samedi 17 décembre 2011
Suite à la destruction malencontreuse de mon compte Picasa, mes divers journaux sont hors service pour une durée indéterminée : plus de 1000 images se sont envolées en fumée, ainsi que divers modèles de pages. Il me faudra des mois afin de rétablir la présence de toutes ces images. Je m'y emploierai un peu tous les jours, ce qui me permettra de faire du tri dans ces centaines de billets. Ce problème affecte en grande partie les Roses, très peu la page Lewis Carroll et le site Barrie. Je songe à créer une nouvelle brassée de roses, une autre page... C'est un acte manqué magnifique. Je suis la seule responsable de cette maladresse. Je crois qu'au fond de moi et, malgré tout mon attachement aux Roses, je me suis envolée très loin... 
samedi 15 octobre 2011
Torcello (1999 – 2011)


Je te remercie, ma petite Torcello, de m'avoir offert tous ces moments extraordinaires et ce pur amour.
Je te remercie également de ne pas être partie de nuit, car tu savais bien que j'avais peur du noir.
Il n'y a en moi que des mots d'enfant, aujourd'hui. La souffrance est sauvage et inarticulée. Je ne peux rien écrire, comme si quelque chose s'était tari en moi. 
Je t'aime et je t'aimerai toujours. 




jeudi 15 septembre 2011

Une dizaine de billets sont en attente, destinés à la page Lewis Carroll, mais je manque encore et toujours de temps pour les mettre en ligne... Bientôt. Que ceux qui ont encore foi en moi ne désespèrent pas tout à fait... En attendant, j'ai déposé deux petits "diaporamas" là-bas, avec pour premier destinataire celle qui fut l'Amie, celle qui avait toujours les clefs de mon imaginaire, lorsque, décidément, celui-ci ne voulait plus s'ouvrir sous la pression de mes exigences.
Je demande pardon à ceux qui m'ont écrit depuis plusieurs semaines (je n'ose plus compter les jours et je me berce alors, bien lâchement, dans l'illusion d'une éternité possible) de ne pas avoir encore eu le temps de leur répondre. Je le ferai. Parfois cela me prend des mois, mais j'essaie de ne jamais laisser un courriel orphelin. 

samedi 30 juillet 2011
Je n’ouvre jamais les journaux. Je ne suis pas assez vieille pour lire la nécrologie. Arrivés à un certain âge, entre le troisième et le dernier quart du marathon, les sevrés de l’urgence, les mi-cuits mi-crus, ou les ni-gais ni-tristes, ne briguent pas d’autre vengeance que d’être encore en vie. En vie, certes, mais surtout en vie contre quelqu’un, car ils n’osent pas penser : en vie contre tous les autres. Être en vie, c’est être en guerre, il ne faut pas l’oublier. Les annonces nécrologiques sont le métronome des petites villes de province et le battement des cœurs retardataires, soit qu’ils déraillent comme de vieilles montres qu’on ne remonte plus que de loin en loin, soit qu’ils oublient simplement de battre, n’ayant plus rien à mesurer.
J’en suis encore au stade de l’indifférence et de l’illusion (malmenée) de l’immortalité, sinon j’irais tout de suite dans le grenier me pendre. C’est la manière d’en finir qui me convient le mieux, j'y ai réfléchi maintes fois : méthode propre et efficiente. Et pourtant… J’ai ouvert, par accident, le journal ce matin. Le chagrin qui s’ensuivit, lui aussi, était presque accidentel. Qu’y a-t-il de sincère dans ce que l’on éprouve de compassion et de rage pour les presque inconnus, nos frères humains et anonymes, ceux que l’on croise au hasard d’une rue sans les regarder dans les yeux – car cela impliquerait que l’on baisse le regard, que l’on consente à perdre de la hauteur –, ceux-là qui nous tendent la main et leur malheur en même temps ? Je crois qu’il n’y a de vrai que ce que l’on éprouve pour soi, même si, presque toujours, ce sentiment est travesti et prend pour visage celui d’un autre, même si l’égoïsme le plus enraciné et le plus vil arbore tous les airs et les fanfreluches de l’altruisme. Il ne faut pas se mentir, du moins pas tous les jours. D’accord ? Ce n’est pas tant pour lui que j’ai de la peine que pour l’idée que je pourrais être à sa place, dans le cimetière, dans le petit trou ; ou bien à la place de sa femme. Le malheur des autres nous conforte dans notre bonheur. Je ne sais à quoi cela tient, sinon au fait que nous sommes tous de sales vaches. Je suis comme Tommy le sentimental, le héros de Barrie : je pleure sur le joli mort que je pourrais être. J’adopte mentalement la pose du pire malheur pour me mirer en lui, pour décider si cela me va bien. Pire : mon chagrin est bel et bien frelaté, puisque je me surprends à l’analyser, à le décomposer, pour y trouver des reflets de ma noblesse et de mon bon petit cœur.
Il est mort, j’ai la gorge vaguement serrée. Et après ? Demain, ou dans deux jours, je ne penserai plus à lui et c’est très bien ainsi. Ce n’était qu’un voisin après tout. Tous les jours, à chaque instant, des gens meurent et on ne porte pas leur deuil. Rien n’entrave le mouvement des êtres et des choses. L’univers est une gigantesque usine à produire de la merde et de la mort. À moins d’être totalement ivre de ce sens que l’on sécrète comme antidote, chaque jour de notre vie, ou bien simplement très con ou buté, tout le monde sait d'instinct que la vie humaine n’a aucun sens métaphysique.
Je lui ai parlé pour la dernière fois, il y a quelques semaines. Il m’avait dit de venir le voir un jour. Il était antiquaire, jadis, et avait un portrait d’une certaine Adélaïde qu’il voulait absolument me montrer. Mais je sentais bien qu’il ne faisait ce projet que pour mettre entre nous l’illusion de la vie, les charmes d’un futur, alors que, sans mot dire, l’un et l’autre, nous savions qu’il allait mourir et que, jamais, je ne viendrais sonner à sa porte.
J’avais appris qu’il avait été hospitalisé, il y a quelques jours, et il était déjà mort et enterré depuis presque une semaine lorsque je lus l’annonce dans le journal, ce matin. Je me sens triste, mais d’une tristesse qui me fait honte et mal.
Je me souviens. Il y a si peu de temps. Il était assis, seul, sur un banc public, dans un coin isolé de la place de notre ville. En retrait. En observateur, déjà ; las, très las, même pas diverti par le spectacle ordinaire d’une ville qui tourne au ralenti. Son sourire forcé, mais sincère, était déchirant parce qu’il lui coûtait (ce sourire tirait sur les muscles, fort, fort) et parce qu’il était tout ce qui lui restait de fierté et de grandeur. Je ne le connais que trop bien cet air de vaincu qui ne s’avoue pas encore comme tel, de peur de recevoir de la pitié en guise de réponse. De pitié, je n’ai plus depuis longtemps. Cela ne sert à rien. Je me contente d’avoir mal, sans me leurrer sur ce mal qui finira par passer. De loin, j’avais deviné sa silhouette et son sourire m’avait engagée à me reprocher de lui pour le saluer. J’avais peur de déranger le halo de silence qui l’entourait, pourtant. Le contourner m’aurait convenu tout aussi bien : la mort ne rend pas plus intelligent et la banalité d’une conversation entre humains n’en est que plus tristement inutile. J'ai pensé cela. J'étais maladroite à cause de cette conscience. Encombrante.
Il avait envie de me dire quelque chose depuis quelques mois déjà, mais il n’avait pas la force d’ouvrir la porte de cette cellule où étaient tapis ces mots interdits. Si vous prononcez certains mots, vous ne pouvez plus revenir en arrière. D’abord, il s’était assuré auprès de moi que j’étais bien docteur en philosophie. Dans le quartier quelqu’un le lui avait dit. Je ne sais pas comment les informations circulent dans une petite ville de province. D’ordinaire la rumeur dit rarement la vérité à mon sujet, parce que je demeure cloîtrée dans mon univers et que ne prise guère le pia-pia des bonnes dames de la ville. Alors, ils inventent. J’avais simplement compris, sans qu’il le précise, qu’il voulait parler de la mort avec moi. C’était évident. Le geste un peu gêné, froissé, de quelqu’un qui a envie de parler de quelque chose d’inconvenant et ne peut le faire qu’avec un étranger, supposé être compétent et amical. Il s’imaginait peut-être que j’étais une sorte de docteur des âmes parce que j’étais capable de déchiffrer Platon ou Kant dans le texte. Il me prêtait la sagesse des Anciens, comme si le fait d’avoir étudié les grands philosophes avait transfusé en moi un peu de leur sagesse ou de leur savoir. Je lui aurais bien dit que j’en étais au même point que lui, s’il avait pu se livrer davantage, ce jour-là. Mais il y avait grand péril. Il ne l’a pas fait, ni les semaines suivantes. Je n’avais pas le droit de le forcer. Pourtant, j’aime l’effraction, mais pas avec lui. Non. Il avait simplement dit qu’il avait une maladie, qu’il fallait se soigner, qu’il était bien soigné, mais on sentait qu’il était déjà passé de l’autre côté. Il était transparent : on voyait le passé à travers le chas ridiculement petit de son présent. On fait semblant de ne pas voir le sceau de la mort apposé sur le visage de l’autre et l’autre fait mine de croire que vous êtes aveugle. À nouveau, j’ai ressenti ce terrible malaise éprouvé par le vivant en face du mort en devenir. Un jour, les rôles seront inversés. Ils l’ont déjà été, même si je n’ai jamais vécu la mort que par procuration. Je ne suis dupe de rien, pas même de mon chagrin, pas même de Dieu. La dernière fois que je lui ai parlé, je savais que c’était la dernière fois. Je le savais à chaque syllabe prononcée. Je ne pouvais en être certaine comme on l’est d’une vérité scientifique assez bien éprouvée, mais je l’ai ressenti si fort que pas un seul doute ne subsistait dans mon esprit. Je ne lui ai rien dit pour l’engager à ne pas abandonner la partie. J’ai agi salement, lâchement, en ayant la plus ordinaire des conversations avec lui. Peut-être était-ce tout ce qu’il y avait à faire. Mais cela ne me ressemble pas. Il ne voulait pas que nous fassions le chemin ensemble pour rentrer dans nos maisons respectives. Il a forcé la séparation, poliment, avec une fermeté que j’ai eu peine à accepter, mais je suis partie, tout de même. Et, au fond de mon moi, du puits de mon âme montait un tourbillon violent, j’étais soulagée de m’envoler loin de son malheur, comme s’il était contagieux. Je partis, libre et vivante, séparée, avec ce petit point de côté aigu, ce goût aigre dans la gorge, indices de mon bon petit cœur. Il m’a toujours semblé, et je sais pertinemment que c’est tout à fait irrationnel, que c’est parce que nous abandonnons la partie pour les autres, à leur place, que ceux-ci se laissent couler dans la mort. Il y a toujours un moment où, sans qu’un mot ou un geste ne le révèle aux autres, nous décidons intérieurement que c’est mieux pour les autres de mourir ; et ils meurent. Comme s’il y avait un lieu absurde de cause à conséquence entre cette pensée et une disparition annoncée et impossible à annuler, comme si notre chagrin, notre compassion, parfois notre amour, n’étaient pas assez grands pour les retenir, les envelopper, comme si nous étions si fatigués, comme si nous avions si peur de la mort que celle-ci les emportait bien vite pour ne pas nous importuner davantage en puant si fort.
Au fond, c’est très simple, et Camus l’avait dit dans l’un de ses Carnets : si nous aimions suffisamment les gens, nous les empêcherions de mourir.
Trenet
vendredi 29 juillet 2011
"J'y fus savez-vous à Venise dans ma jeunessemon jeune ami... Mais oui ! On y dépérit aussi bien de faim qu'ailleurs... Mais on y respire une odeur de mort somptueuse qu'il n'est pas facile d'oublier par la suite." (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit)

"Parfois, je cherche à me faire saigner, en m'imaginant que Venise meurt avant moi, qu'elle s'engloutit, n'ayant finalement rien exprimé, sur l'eau, de sa figure. (...) Venise se noie ; c'est peut-être ce qui pouvait lui arriver de plus beau?" (Paul Morand, Venises)

***

La beauté de Venise peut vous tuer en un instant ou révéler en vous, insidieusement, l'assassin qui somnole, assis tranquillement au bord de votre esprit. Tuer ou être tué, il n'y a pas d'autre alternative, parce que soutenir le regard de la Sérénissime en a rendu fou plus d'un et que le seul moyen de se défaire de son emprise appelle un acte violent, irrémissible. Dernier geste, vengeur, du condamné ou inutile sursaut du noyé qui refuse, de la pointe de ses ultimes forces, l'abysse. Venise fera tout de même de vous une loque – à la fin. Elle donne tout, il n'y a donc plus rien à espérer ; mais il y a tout à perdre, miette après miette, ce qui est bien pire. Elle est à l'image du bonheur (non, plutôt de la conscience du bonheur), qui est le premier et le dernier cri de l'existence, cri fracassé par son écho, lorsque ce dernier reviendra vers lui, afin que le Visiteur (le bonheur n'est pas sédentaire) et son ombre se confondent. 
Brisé. 
Autant l'être noblement, à Venise, une bonne fois pour toutes.  
On ne peut qu'en vouloir un peu à Venise d'à la fois nous révéler  qu'il existe en ce monde des raisons durables de vivre, puis de nous narguer en nous affirmant qu'il faudra, dorénavant, après avoir éprouvé l'illusion d'une union possible, se contenter de son absence, car Venise ne se possède pas. Même si l'on y vit, surtout si l'on y vit.   
Venise tue par épuisement. Elle sature les sens, l'esprit et l'âme.  
Qui a vu Venise n'a plus besoin de voyager, ni même d'aimer autre chose. On est repu pour l'éternité. L'existence en devient indigeste. Il est temps de la quitter dès que l'on est saisi. Mais il est trop tard, sinon Venise ne vous a pas effleuré, encore moins pénétré.  
Venise est somptueuse, elle vous étourdit en vous soulevant de terre et en vous cachant dans l'un des pans de son manteau de fée ou de sorcière. Venir à Venise, c'est se laisser prendre dans un piège. De plein gré. Venise réveille ce qu'il y a de suicidaire en tout homme. C'est cela qui me fascine en elle. 
Venise n'abolit pas le prosaïque en nous, mais Venise exige que l'on se tourne vers ce noir soleil que l'on porte en soi, que l'on s'agenouille dans sa lumière frisante. Au zénith et au nadir de l'émotion, Venise ouvre ses portes dérobées. Celui qui sait se recueillir dans l'effroi de la mélancolie verra la véritable Venise. Les autres...
Venise ne tolère pas les états intermédiaires. Il faut être extrêmement malheureux ou ressentir toute l'indécence d'un bonheur parfait pour avoir le droit de lui rendre visite, sinon vous ne verrez pas ce qu'elle camoufle. Il faut que vous soyez persuadé d'être son seul amant ou qu'elle est votre seul destin. Venise vous fait une faveur en vous donnant le baiser de la mort. 
Elle ne dispense ses poisons et ses songes que dans la transe ou dans l'abîme. Si vous ressentez ce sentiment que, péniblement, j'essaie de vous dire, alors elle vous a élu comme digne d'elle : vous vous savez éternel et mortel à la fois, dans un moment qui s'effrite, bientôt.
Ensuite, vous n'êtes plus qu'une loque. Mais il est bon d'avoir été usé jusqu'à la corde. D'avoir dévoré son bonheur ou son malheur, jusqu'à la dernière croûte, celle qui vous fait saigner le palais.
Il n'y a rien à expliquer. Venise ne m'a jamais dit tous ses secrets. Je sais simplement que, là-bas, je suis consciente de chaque instant de grâce, jusqu'à la dépossession, jusqu'à la douleur cruelle de la dépossession. Ils sont très rares ces moments où l'on coïncide exactement avec soi-même, avec la joie pure et bouillonnante, sans avoir besoin de quelques pas de recul pour se contempler dans cet achèvement de soi, même s'il ne dure rien.
Quoi qu'il advienne, autant que faire se peut, revoir Venise au moins une fois par an. Telle est notre prière. 
Exaucée. 
Une fois de plus. 
C'est toujours cela de gagné contre la mort et l'oubli. Un remède contre Chronos, qui est une lèpre qui défigure tout, un assassin avide qui boit jusqu'à la lie les souvenirs et nous prive même de la fin que l'on a imaginée. Chaque année, je sais que c'est peut-être la dernière fois. Je ne suis pas de ceux qui vivent sans la pensée de la mort, qui est comme un animal qui gigote et a élu domicile sur mon épaule gauche. Cette pensée est à la fois mon mauvais génie et ma meilleure conseillère. Ne pas perdre de temps. Choisir sans épargner ses forces, ni ses passions, ni sa foi. 
Vivre en seigneur et maître de son existence. Telle est l'exigence de la Sérénissime. Mourir en abandonnant tout à la plus avenante des pensées. Dieu – pourquoi pas ? Je suis en quête d'un Dieu, pour fermer ce trou en moi. Cependant, je sais que le trouver signifierait ma mort spirituelle. Je suis bien aise de n'avoir pas assez de foi, mais d'en avoir juste assez pour oser dire ma quête. Venise comprend cela.
Cette année, nous étions trois et nous avons découvert une autre Sérénissime. La jeune fille qui courait à perdre haleine dans les couloirs de cet hôtel qui s'appelait encore le Bauer-Grünwald est toujours là, mais elle est spectatrice, en retrait, figure vide, de son autre, une petite bonne femme pleine, aux hanches trop larges, au regard mangé par les étoiles, qui joue à la mère, n'osant pas tout à fait croire que ce possible se soit incarné. Il ne faut pas déranger le mouvement des songes, lorsqu'il traverse la pellicule du réel, sinon ils sont à jamais perdu pour le regard et pour la main. J'ai ressenti une réelle exaltation en portant cette petite vie tout contre moi. Ses grands yeux semblaient absorber chaque parcelle de cette ville fascinante, toute en simulacres, née de l'impossible. Je suis heureuse et, comme Keats, je ne puis supporter cette souffrance d'être heureuse. Et le dire ne conjure rien. Et m'en défendre encore moins.
Puisque le Grand Hôtel des Bains n'est plus , désormais, qu'un souvenir, nous avons élu domicile ailleurs. Nous avons séjourné dans la plupart des palaces de la Sérénissime au fil des ans, mais cette année nous voulions à la fois un endroit cosy, beau, extrêmement proche de la Piazza San Marco (puisque, pour nous, le Florian est le centre du monde et que je ne désire rien de plus que d'y passer des heures et des heures jusqu'à cette lassitude du corps qui ne me vient jamais à Venise) et qui accueille chaleureusement notre tiny baby. Nous avons trouvé une demeure d'exception. La Locanda Orseolo est un tout petit hôtel tenu par une famille et des amis. C'est un endroit incomparable et cela est en grande partie dû à la qualité de l'accueil, à la chaleur humaine dispensée par chacun des membres de cette équipe... Ils n'ont nul besoin que je parle d'eux, car ils se sont déjà taillé une réputation en or tout à fait méritée, mais j'avais envie de leur rendre hommage. Notre réservation pour l'année prochaine est d'ores et déjà inscrite dans leur registre ! ? N'y a-t-il rien de plus présomptueux que d'affirmer ainsi sa foi en l'avenir ?
J'aime à la folie Venise également parce que je rends visite à mes propres fantômes à travers elle. Elle est un kaléidoscope à travers lequel je contemple les diverses figures dont je me suis vêtue à chaque âge de ma vie. 
Chaque année, je prends à peu près la même vue. Je suis une créature de rites... La vue du Ponte dell'Accademia est toujours aussi irréelle. 

Au détour des rues...



... nous sommes tombés nez à nez avec cette invraisemblable boutique (dont le seul défaut est d'être tenue par un garçon au regard de veau en vinaigrette, d'une antipathie telle que j'ai presque failli repartir sans mon trésor, et qui m'a fait l'affront de me parler, sans l'avoir vu, du film de Blake Edwards et qui ne connaissait même pas Truman Capote...).

Photographie empruntée à cette page-ci, car mes propres photographies sont loin de valoir la sienne...
Bagghy est une entreprise vénitienne qui a acquis la licence des images du film de Blake Edwards auprès des ayant-droit d'Audrey Hepburn, afin de les utiliser pour la création de ces sacs. Je le précise, car beaucoup d'objets en vente sur le net ne possèdent pas cette licence... Comment aurais-je pu résister ? Holly est mon pseudonyme depuis tant d'années... et j'aime tant ce personnage de Capote... Bien sûr, j'ai choisi un sac qui représente Holly face à Tiffany 
"échoppe" dont je suis une grande admiratrice, ayant la chance de posséder quelques jolis bijoux issus de cette respectable maison, dont un cadeau de naissance que je ne quitterai jamais plus... 

Venise me ramène également à l'autre Hepburn, Katharine. Bien sûr.



Je me souviens toujours avec une certaine tristesse du beau film de David Lean, Summertime.
Contrepoint exact de Brief Encounter, cette rencontre entre une célibataire, plus tout à fait jeune mais pas encore vieille, et un séducteur italien (marié), est un film sur le désir, sur la romance, qui ne parle jamais d'amour (il n'en est pas question, sinon la fin serait autre). Les personnages vivent dans leurs fantasmes et l'autre n'est que le miroir de leur fantaisie romanesque. Venise est la seule ville au monde – avec New York – qui soit à ce point propice à ce genre de phénomène. C'est pourquoi elle si dangereuse.  Venise est la clef qui ouvre tous les royaumes de la fiction en nous. Hélas, la fiction n'irrigue pas toujours les régions de notre vie intime au point de faire de faire surgir les roses de la mémoire, qui éclosent en décembre.



(Crédit de la photo : ici)











David Lean a merveilleusement filmé Venise et il me semble que jamais Katharine Hepburn n'a été une aussi admirable actrice que dans ce film. Les deux extraits que j'ai choisis en témoignent. Ils disent aussi l'effet que Venise peut produire sur certaines parties sensibles (réactives) de notre être. 
Les excellentes éditions Carlotta viennent d'ailleurs de sortir le DVD en France, que je ne peux que recommander.
De Venise, je ramène toujours des souvenirs, alors que rien ne peut me la rappeler ou me la faire oublier. Un diable en céramique créé par une artiste vénitienne a rejoint mon bureau.

Nous avons également rendu visite à la boutique Martinuzzi sous les arcades de la Piazza San Marco : c'est une adresse connue des amateurs de dentelles, de guipures et de verre de Murano... Une adorable robe à smocks trône toujours en vitrine, jamais la même, mais toujours solitaire, joyeuse et triste à la fois. Nous la contemplions chaque année, jusqu'à ces derniers jours. Nous avions enfin une raison de l'acheter, de témoigner de cette singulière dévotion pour quelques centimètres de tissu. Alors nous sommes entrés dans la boutique et nous ne sommes pas repartis les mains vides. La nôtre est rose, brodée à la main. C'est une petite robe toute simple, peut-être banale dans le regard d'un autre, mais chacun de ses plis, je vous le jure, retient une émotion, un grain de beauté qui roule vers notre passé, une larme frémissante que la soie et le coton ne boivent pas. 

Un peu de l'atmosphère de Venise en vidéo...



Et je vous offre une mini-bibliographie en guise de baisser de rideau...


Toute une rangée de l'une de mes (trop) nombreuses bibliothèques est consacrée à Venise. Ce guide-ci est vraiment différent de tous ceux que je connais : il ne s'adresse pas, en premier lieu, aux néophytes, mais aux amoureux de Venise qui connaissent déjà très bien la Sérénissime, ou bien encore à ce voyageur très particulier, immobile, qui imagine l'univers dans son fauteuil. La librairie française, que nous ne manquons jamais de visiter, l'avait en rayon. 
Je n'ai pas eu le temps d'explorer tous les chemins qui mènent de Venise à Henry James, mais ce livre est une Bible admirable !


Toujours à la librairie française de Venise, j'ai acquis ce livre original qui nous narre la drôle d'histoire d'un palais mortifère : 


Et, depuis quelques années, je feuillette à l'envi ce petit livre, qui a été traduit de l'italien en plusieurs langues, dont le français et l'anglais : 



Je ne peux manquer de citer ce livre-ci...

Présentation du livre ici

À bientôt... 

***
Indigent billet écrit alors que j'étais accompagnée par ce très beau disque...

vendredi 1 juillet 2011
...mourait Céline...




(J'espère que Céline, là où il est, s'il est quelque part, ne pleure pas de rire  en m'entendant...)


Nous sommes déjà allés sur sa tombe, dans le passé, toujours émus en pensant à Lucette, qui croyait mourir au vingtième siècle et avait fait graver le début de sa date de décès sur la pierre...
Céline, Céline, Céline, Ferdine, Bardamu, Louis-Ferdinand, je l'aime et il n'y a rien d'autre à ajouter. Sinon le fait que je suis certaine que le Docteur Destouches était une belle âme, quoi qu'en pensent et quoi qu'en disent certains. Je ne séparerai jamais l'homme de l'oeuvre, car cette distinction m'a toujours semblé être l'hypocrisie même, quand ce n'était pas le fait d'un aveuglement crétin et pitoyable. Et ce, malgré Proust. Céline était un génie et tous les génies sont monstrueux pour les hommes du commun. Céline est celui qui est sorti de la Caverne et qui n'a jamais voulu ou pu y retourner, contrairement à Platon, qui, lui, jouait sur plusieurs tableaux. Céline était celui qui fend l'ombrelle. Et il l'a payé. Le gros animal, la masse, le peuple tue toujours ses bienfaiteurs. Toujours. Rien d'autre à dire.



Maître Gibault, célinien et ami de Lucette, a fait déposer cette gerbe en sa qualité de président de la Société des Études Céliniennes. Son discours simple, modeste et juste était, me semble-t-il, ce que l'on pouvait attendre de cet homme que je respecte. 


(pardon pour les mouvements incontrôlés de ma caméra, mais j'ai dû me déplacer, notamment parce que des personnes indélicates parlaient pendant le discours de Maître Gibault...)

****

Je vous recommande la lecture par Podalydès de Voyage (j'avais emporté les 16 CD dans ma valise à la maternité, pensant accoucher en me refaisant le Voyage, mais je n'en ai pas eu l'occasion...). Sa lecture, contrairement à d'autres – celles de pathétiques hystériques qui témoignent sur scène d'une incompréhension totale du texte et d'une inculture qui n'épatent que les imbéciles, d'autres que je nommerais donc pas et qui font leur gras sur le dos de Céline depuis des années, tout en lui crachant bien à la gueule, au cas où on les accuserait de trop l'aimer et, partant, d'être suspects des pires crimes... –, elle, n'étouffe pas le texte, mais le sert avec une grande justesse. Ni trop près, ni trop loin de lui. 
et ce livre-ci :


Sélection tout à fait subjective, bien entendu. J'ai mes raisons. 

Et puis, avant tout, il faut LIRE Céline, et pas seulement le Voyage ou Mort à crédit
Lorsque je vais mal, lorsque j'allais mal, je lisais Céline et j'avais l'impression de prendre des amphétamines. Céline est furieusement drôle et lucide. Drôle à en mourir et à en pleurer, aussi.
lundi 13 juin 2011
Ce soir, je dépose un petit diaporama (mal fichu, mais tout ce que je fais l'est, à tel point que cela en devient parfois touchant) en guise de bande-annonce des futures mises à jour du site Barrie... Quel chantier, mes amis ! Je me demande si je viendrai à bout un jour de toutes les archives et les photographies, des innombrables documents collectés au fil des ans... Je crains que non et certains jours le découragement me gagnerait presque, car je privilégie la traduction et l'écriture – et cela me paraît, ma foi, assez raisonnable – au détriment de ce site auquel je suis attaché. Toutefois, même si la raison me  donne raison, je me sens un peu triste de n'avoir ni le temps ni les moyens de reprendre ce site à la racine et de lui donner l'allure et le contenu que j'ai en tête. Puisse Dieu (Barrie) me donner le temps... Ou un double, un M'Connachie ou un Lapraik, qui travaillerait pendant mon sommeil. En tout cas, j'ai passé des heures à scanner des documents divers et à écrire quelques textes afin de nourrir ce monstre. 
"Yesteryear" est un mot que j'ai toujours idolâtré – oui, idolâtré – et que je préfère écrit sans trait d'union, et ce, malgré l'usage (j'ai mes fantaisies). Inventé par Rossetti afin de traduire Villon en anglais : "But where are the snows of yester-year?", ce simple mot, cette belle trouvaille, prouve le génie du traducteur (mais il ne s'agissait pas de n'importe qui, n'est-ce pas ?). À propos de génie, il faut écouter Brassens, tous les jours... À lui et à Céline, je dois d'avoir survécu à l'enfance et à l'adolescence.

lundi 30 mai 2011
"En tant que plante, je suis né près d'un cimetière [Gottesacher - littéralement : champ de Dieu], en tant qu'être humain dans un presbytère."
Nietzsche


***


Ceux qui me lisent et me connaissent savent à quel point Freud est important pour moi.
J.-B. Pontalis, André Green et quelques autres, par leurs oeuvres, m'ont offert le terreau sur lequel ma propre pensée pouvait germer et tenter de croître. La psychanalyse, à l'instar de la philosophie, me semble être un préalable nécessaire à toute vie consacrée à la lecture et à l'écriture véritables, lorsque l'on ne possède aucun génie – il est pourtant de très rares êtres qui, eux, ont le don de la fulgurance. Il faut, je le crois, d'abord être archéologue de soi-même (et des autres), pratiquer la généalogie (au sens de Nietzsche) avant de comprendre et d'écrire quoi que ce soit, sous peine de toujours être prisonnier d'un reflet sur une surface...
Freud est probablement, avec Kant, Schopenhauer et Nietzsche, l'un des philosophes que je ne cesserai jamais de lire.
Visiter le musée londonien dévolu à ce génial penseur a représenté une étape importante de notre voyage, car c'était un événement que je voulais vivre depuis fort longtemps. Mais Londres a toujours été et sera toujours pour moi, avant tout, un lieu de pèlerinage à la mémoire de Barrie ; j'ai donc rarement le temps de sacrifier à d'autres promenades buissonnières. Robert m'a d'ailleurs donné un sage conseil : au lieu de prendre mes quartiers au Milestone, je ferais tout aussi bien d'installer une tente au coeur des Jardins de Kensington. L'idée est très tentante, à un détail près : je hais tout ce qui ressemble de près ou de loin à un inconfort. Je veux bien être naufragée sur une île déserte, mais à condition de l'être à l'intérieur de ma maison tout entière.




La correspondance de Freud est absolument indispensable. Nul ne peut prétendre connaître Freud s'il ne l'a pas également fréquenté à travers ses lettres. Ernest Jones, quant à lui, a écrit une somme passionnante sur son ami. On a reproché à Jones sa partialité et sa subjectivité ; à mes yeux, c'est ce qui donne toute sa valeur à cette monstrueuse biographie. D'une manière générale, je ne crois pas en l'objectivité, qui n'a sa place que dans les mathématiques – et tout cela m'emmerde prodigieusement. 
Vendredi après-midi, le 20 mai, nous nous sommes donc promenés dans le royaume de Freud. À cet égard, je vous conseille cet article qui décrit le musée mieux que je ne saurais (ou n'ai envie) de le faire.
Il s'agit davantage, somme toute, de la maison d'Anna (elle la hanta quarante ans) que de celle de son père, qui n'y vécut qu'un an, même si mille objets lui appartenant sont parvenus jusqu'à nous – y compris le fameux divan, dont on a fait tout un monde.
J'ai toujours dit que la psychanalyse ne me paraissait pas une thérapie possible pour quelque pathologie sérieuse que ce soit, mais elle constitue, très certainement, une formidable exploration de soi, de la psyché humaine d'une manière générale, à condition de conserver une distance que les analysés semblent, dans beaucoup de cas, avoir le plus grand mal à tenir, et pour cause... Très paradoxalement, la psychanalyse est un discours et un dialogue qui me fascinent de l'extérieur, en tant qu'observateur. La psychanalyse est presque une oeuvre d'art écrite à quatre mains, à condition de savoir y mettre un terme (ce qui ne signifie pas l'"achever", mais redevenir le maître de son silence) et ne point y passer sa vie à faire du point de croix sur chaque infime motif de son existence. La pierre d'achoppement de toute analyse, c'est le radotage, l'enfermement dans une introspection stérile et cela se produit lorsque l'analyse devient une simple routine, une sorte d'hygiène psychique, comme c'est le cas très souvent de nos jours, alors que le temps de l'analyse n'est précisément pas celui de l'habitude. C'est l'intempestif.
Pour la freudienne non pratiquante que je suis, l'objet le plus frappant de tout ce musée fut probablement une peinture de Sergei Pankejeff, "l'homme aux loups".



J'ignorais qu'elle se trouvait là-bas ! J'en ai ressenti un choc que je préfère ne point analyser. 
Pontalis écrivait que l'analyse s'emploie à "faire parler l'infans, à faire taire le fatum". Faire parler qui ne parle pas et faire taire ce qui parle en nous... Quelle meilleure définition donner à cette folle entreprise ?

Le musée Freud accueillait une exposition, celle d'Alice Anderson. D'où l'enchevêtrement de "fils" qui recouvraient la maison de Freud et qui sont partie prenante de ladite exposition.


Présentation de l'oeuvre de l'artiste Alice Anderson qui mèle le réel et l'imaginaire dans ses créations. (Source : ici)
"Les cheveux de poupée sont une référence directe à mes souvenirs d'enfance. Je me souviens de ces terribles peurs que j'avais lorsque j'étais seule à la maison et que j'attendais pendant de longues heures, le retour de ma mère. A cette époque, je m'inventais des rituels pour calmer mes angoisses. Par exemple, ces rituels consistaient à défaire des coutures de tissus et à utiliser les fils que je récupérais pour attacher certaines parties de mon corps ou d'autres objets. Peu après mes cheveux ont remplacé les fils.
Se souvenir relève d'un processus imaginatif. Bergson disait que parler du passé c'est rêver. Le temps est mon "matériau" principal, la toile dans laquelle je réinvente mes souvenirs. Je joue avec la dislocation du temps comme les enfants construisent des mondes parallèles. Enfant nous ne pensons pas de façon logique et notre conception du temps n'apparaît certainement pas comme étant une trajectoire linéaire et objective."

Le fil d'Ariane, d'Arachné.
Les cheveux de la poupée. 
Les cheveux de la mère. 
La chevelure de Rapunzel.


Mon enfant est absolument fasciné, comme beaucoup de bébés de son âge, me semble-t-il, par mes cheveux longs. Ses petites mains agrippent avec une force étonnante ces fils cassants qui tombent en pluie de ma tête. Et, lorsque cet enfant me regarde droit dans les yeux en faisant ces gestes-là – enroulant mes cheveux autour de ses poignets, délimitant les contours de mon visage –, j'ai le sentiment que son regard boit en moi mes propres pensées. Nous rejouons des scènes archaïques.


Évidemment, je suis totalement envoûtée par l'idée force de cette jeune artiste et par toutes ses ramifications possibles. Cf. cette vidéo. Les obsessions d'Alice Anderson, les rapports de la mère-araignée et de l'enfant-île (je vois les choses ainsi), des fils d'Ariane, des cheveux de poupée, des cordons ombilicaux, le passage qu'elle opère entre la structure du conte et celle de l'inconscient du jeune enfant demeuré endormi dans la psyché de l'adulte – et attendant le froid baiser du réel qui réveillera le mort-vivant – sont des thèmes qui gouvernent mon imaginaire depuis toujours. En outre, son propos s'accorde, presque miraculeusement, avec le travail d'Anna Freud, qui s'adonnait au tissage et au tricot, comme chacun sait. Tout cela nous ramène à Barrie, par des voies à peine détournées... Thrums. La robe de baptême. Mille autres détails.


Tout cela fait aussi, sans l'ombre d'un doute, penser au jeu de la bobine (le Fort-Da), n'est-ce pas ? 












THE END (jusqu'au prochain billet non londonien).

****
Billet écrit en écoutant ce très beau disque :


De retour de Londres, j'ai commandé cet ouvrage sur Amazon anglais et je suis retenue prisonnière à l'intérieur de ce gros livre qui devrait m'être très utile pour préparer mes prochaines excursions londoniennes. 
Lors de notre promenade dans Hampstead (cf. les billets précédents), nous fîmes plusieurs haltes afin de rendre hommage à quelques nobles personnages. 
La preuve en images ! 

New Grove House : 28 Hampstead Grove, NW3.





Non loin de là, Cannon Hall : 14 Cannon Place, NW3.




À cinq minutes d'Adelaide Road, dans Camden Town, abritée par un large portail, la maison d'Arthur Rackham (16 Chalcot Gardens, NW3), elle, n'était pas accessible, et n'étant pas munis d'échasses (je les avais oubliées à l'hôtel, car il est évident que je ne voyage jamais sans une paire), nous n'avons pu que jeter un oeil indiscret par une fente... 



TO BE CONTINUED...

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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