mardi 10 novembre 2009
Je vous demande pardon de me faire rare ici, de ne point me glisser autant que jadis entre les pétales de mes Roses de décembre. Je termine les corrections de ma traduction du roman de Barrie qui sera publié en mai prochain chez Actes Sud, j'écris une histoire, je travaille à ma biographie de Barrie et à divers petits projets littéraires. Il y aura peut-être également des surprises...
Depuis peu, vous pouvez retrouver un modeste almanach barrien ici. [Étant de mon époque, même si je le déplore assez souvent, j'use de tous les instruments mis à disposition pour faire connaître ce cher JMB.] Bientôt, j'espère avoir le temps de mettre à jour mes divers sites et de répondre à ceux qui m'écrivent. Et puissé-je avoir le temps de vous parler, en particulier, du Ruban blanc de Michael Haneke (M. Golightly a exigé un billet consacré à ce film !), des Herbes folles de Resnais et de mes passions de cinéphile en général... Je n'évoque pas le dernier roman en date de John Irving qui m'a enchantée, ni celui de Paul Auster qui m'attend sagement, posé près de moi, exhalant le délicieux parfum des promesses.

***

Il est temps de vous révéler un tout petit secret...

"Never trust a woman who wears mauve, whatever her age may be, or a woman over thirty-five who is fond of pink ribbons. It always means they have a history."
Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray, 1891

Hormis la première partie de la citation, le reste ne s'applique certainement guère à moi, notamment parce que j'ai toujours trouvé fâcheux et vulgaire d'avoir plus de (vingt-)cinq ans.


D'aucuns semblent ne s'être jamais posé la question de savoir pourquoi mes Roses de décembre et mon site Barrie sont mauves et pourquoi j'affectionne tant le violet et ses teintes dérivées, des plus sombres au plus claires ; il ne s'agit pas d'une lubie étrange, d'un goût que l'on pourrait croire typiquement féminin (pris en mauvaise part) ou d'une propension à aimer les couleurs du (demi-)deuil et de la mélancolie - puisque le noir est ma couleur favorite, avant même le mauve.
Le mauve exprime pour moi, avant tout, avant d'être un penchant, avant d'exprimer les frivolités de mon coeur joyeux, cruel et désinvolte, une appartenance aux époques victorienne et édouardienne, un signe un peu secret, compréhensible des seuls initiés.

En effet, le mauve est la couleur typiquement victorienne, comme vous l'apprendra ce livre-ci.



Voir également cette page-ci.

Le nom de cette couleur provient de la fleur que nous, Français, appelons mauve.

Le mauve fut d'abord la couleur de la déception : en 1856, un très jeune chimiste âgé de dix-huit ans, William Henry Perkins, qui recherchait un moyen de synthétiser la quinine, trouva cette couleur à la place. Il aima cette teinte et eut l'idée de faire tremper de la soie dans le mélange obtenu, puis il envoya l'étoffe à un teinturier écossais. Très rapidement, on devint fou de cette couleur. Punch se moqua dans ses pages de la "mauvemania", de cette maladie infectieuse qui n'épargna personne, mais la moquerie ne put détourner les passionnés de cette mode qui était née et qui demeurerait.
La Reine Victoria donna le ton en arborant cette couleur pour le mariage de sa fille au Prince Frederick William en janvier 1858. C'est alors que tout le monde se mit à porter du mauve et la face de la science (à cause du développement de la chimie industrielle) s'en trouva changée. Ce fut l'ère de la couleur synthétique.
Peu à peu la signification du mauve varia : d'abord couleur de la frivolité, le mauve s'associa ensuite de manière durable au deuil. De nos jours, ce n'est presque plus le cas et le mauve est de nouveau une couleur associée à des passions et à des émotions heureuses.

Barrie n'est pas étranger, dans mon esprit, à cette couleur, puisque les fées mauves, nous apprend Wendy, sont des garçons, tandis que les blanches sont des filles et que les bleues sont des indécises qui ne savent pas ce qu'elles sont.

Dans mon coeur, Barrie demeurera à jamais cette créature féerique de couleur mauve. Un jour, peut-être, vous révélerai-je un autre secret à ce sujet... Ou pas.



Les roses du Pays d'Hiver

Retrouvez une nouvelle floraison des Roses de décembre ici-même.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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