mardi 28 juillet 2009
Lors de notre séjour à Inverness, nous avons hanté le Rocpool, un endroit de grand confort - je regrette le bar et les cocktails qui y étaient préparés... - où nous avions une belle chambre. La ville n'offrit que peu d'intérêt pour nous. Seule sa situation géographique nous décida à nous y installer. Ceci et la présence d'un mémorial à la mémoire de Flora MacDonald que je voulais contempler, à défaut, cette fois-ci encore, de me rendre sur sa tombe à Kilmuir, sur l'île de Skye - visite remise à notre prochain séjour en Écosse. Flora Macdonald est la jeune femme que rencontra Bonnie Prince Charlie, aux îles Hébrides, où il avait trouvé refuge après la terrible bataille de Culloden, et où elle était en visite. Elle l’aida à s’enfuir, d’abord à l’île de Skye, afin qu’il rejoignît d’ici la France. Il se déguisa et prit les habits de sa femme de chambre irlandaise répondant au nom de Betty Bourke. C’est l’une des figures les plus légendaires et romantiques de l’histoire d’Écosse. Une chanson immortalise son dévouement et sa loyauté, Skye Boat Song, écrite en 1884, par Sir Harold Boulton. Flora fut dénoncée, puis emprisonnée à la Tour de Londres, avant de recouvrer sa liberté. Elle finira sa vie à Skye, après d’autres péripéties relatées dans Life of Flora Macdonald d’Alexander MacGregor (1882). J. M. Barrie s’inspira de cette histoire pour écrire un conte, mais son imagination n’a rien d’historique et est entièrement dévouée à la légende. On ne le lui reprochera pas. Vraisemblablement, Flora n’était pas éprise du Prince et, évidemment, tout ne fut pas aussi délicieusement romanesque. Mais l'imagination de Barrie est un creuset d'or. On peut lire avec profit, comme toujours, ce qu’écrit à son sujet James Boswell, le biographe du Docteur Samuel Johnson The Journal of a Tour to the Hebrides, with Samuel Johnson (1785). Johnson dormit dans le lit sur lequel reposa le Prince Charles Stuart et Boswell de relater ce qui suit. « Il [Johnson] parla du Prince Charles et demanda à Mrs Macdonald: “ QUI était avec lui ? On nous a dit, en Angleterre, Madame, qu’une Miss Flora Macdonald était à ses côtés ” Elle répondit: “Ils avaient raison.” (…) »
L'exposition permanente consacrée à cette bataille est remarquable. Les deux points de vue, anglais et écossais, sont mis en perspective, même si l'on ne peut que se sentir écossais en un tel lieu. Et, moi, je suis une Jacobite... Pauvre Prince qui eut une fin bien triste...
jeudi 23 juillet 2009
J'ai parcouru cette petite portion de l'Écosse avec Michael Jackson au creux de l'oreille, bercée ou provoquée par les titres gravés dans le coffret The Ultimate Collection.
Je voulais associer la découverte du Château de mes rêves (au moins à égalité avec Neuschwanstein) avec la voix de Michael, afin de créer en moi un lien d'éternité entre une image et un son, phénomène que j'avais expérimenté l'année dernière en Bavière, lors d'un moment parfait. Une sorte de tatouage psychique. J'ai choisi la magnifique chanson intitulée "Fall Again" pour m'accompagner dans cette rencontre... Je ne vous demande pas de comprendre mes associations d'idées, les liens que mon esprit sécrète entre les divers éléments de l'univers. Pourtant, ils sont la clef pour comprendre qui je suis...
Et finalement, j'ose le nommer... J'aime caresser les pierres et poser mon oreille dessus pour entendre leurs secrets. La visite de ce château m'a ravie. Si j'ai le temps de vous la conter, ainsi que son histoire, je le ferai.
Loin d'être le plus beau loch d'Écosse, le loch Ness n'a pas provoqué en moi d'émotions notables. J'ai contemplé dans les Lowlands des lochs plus vivants, aux couleurs dansantes ; celui-ci est long, étale, paresseux ; nous en avons simplement épousé les contours pour nous rendre à Eilean Donan Castle, dont je parlerai un peu plus tard. Au bout du chemin, le bouleversement se produisit...
mercredi 22 juillet 2009
Fermer les yeux et retenir le présent ; l'étirer, le plier, le tourner dans tous les sens, pour s'en faire une couronne.

Nous sommes rentrés hier soir, à la nuit tombée. Venise me manquera pendant tous ces longs mois où je serai séparée d'elle.
Venise et son ciel plus changeant qu'un visage humain.

Venise est le seul endroit au monde où j'aimerais mourir à défaut d'y vivre en permanence - un rêve que je n'abandonnerai jamais. Cela fait treize ans que nous nous rendons en ce lieu, sans avoir manqué un seul Redentore. Non pas pour le feu d'artifice - auquel je n'assiste jamais, comme la plupart des vénitiens, qui célèbrent cette fête en famille - mais pour renouveler une promesse que nous nous sommes faite.
Beaucoup de travail m'attend. Ce n'est pas une plainte, mais l'expression d'un désir. Un travail consenti de grand cœur n'est plus un travail.
J'espère qu'un de ces anges, qui nichent ici et là au coeur de la Sérénissime, prendra soin de moi.


Je ne sais pas encore à quel rythme je pourrai déposer les vidéos d'Écosse et de Venise. J'ai commencé à laisser tourner l'ordinateur pour qu'il les aspire et s'en nourrisse.
Je me sens fondamentalement en accord avec moi-même. Quelque chose a changé en moi ces derniers mois. Une forme de quiétude dans le cœur du tourbillon, quelque chose de construit, une sorte de nid improvisé par mes soins.
Prendre de la liberté avec ses propres peurs et sauter de la falaise. Ne pas avoir peur de cette liberté, de ce luxe inouï.

À bientôt, amis.

***
Venise vue de la Giudecca :






Le pont provisoire construit pour la fête du Redentore ; Venise et la Giudecca sont reliées pendant une journée.







Sur l'île de la Giudecca, que j'aime tout particulièrement, il existe un restaurant familial où nous n'oublions jamais de nous rendre le dimanche du Redentore.



Vue de la terrasse du Harry's Dolci (petit frère du Harry's Bar) sur la Giudecca :

Il faut que la vie ressemble à cela et à rien d'autre.

Une magnificence, une imprévoyance, une flamboyance, puis, ensuite, crever comme un chien, mais cela n'a pas d'importance quand on a vécu ce genre d'instants. Monsieur Golightly, sans toi, jamais je n'aurais su... Sans toi, je serais demeurée le conservateur de ma vie, je ne serais jamais sortie du cadre.

Et s'éclipser élégamment, avant que l'aile de la vieillesse ne me recouvre complètement, dans une robe de Cinderella. Je suis certaine que la Cendrillon de James Matthew Barrie aurait adoré cette vêture. J'ai pensé à elle, précisément...


Une confession : la Cendrillon de Barrie, c'est moi - parce qu'elle meurt à la fin.
À défaut d'elle, une panoplie guimauve dénichée en divers endroits de Venise :


Oui, oui, j'ai fait une petite provision de gants (couleur guimauve, entre autres) ; je sacrifie toujours à cette habitude à Venise. Je suis donc allée chez Sermoneta...

J'aime avoir les mains gantés. Le summun du raffinement, selon moi, c'est ce détail qui différencie les mains plébéiennes des autres. Ceci et les chapeaux. Pour lutter contre un certain esprit vestimentaire assez vulgaire propre à l'époque. Pour l'anachronisme aussi. Surtout pour lui. Il devrait y avoir un dieu des anachronismes. Je lui donnerais volontiers l'image d'un vieux ravaudeur très maladroit qui s'attaquerait au tissu du Temps et ne parviendrait jamais à lui faire perdre son aspect éraillé.
Si j'osais, je n'écrirais que gantée...

[cliquez sur les images pour les agrandir dans une autre fenêtre]

mercredi 15 juillet 2009
Dans le Petit oiseau blanc, J. M. Barrie parle de cet endroit devant lequel le narrateur passe très vite, afin que le chien Porthos ne devine pas de quoi il s'agit... [Je me demande où sont enterrés Porthos et Luath, les deux chiens de Barrie. J'avoue mon ignorance.] On le repère sur la carte. Je n'avais pas encore eu le temps de "capturer" ce minuscule lieu barrien lors de mes précédents séjours à Londres. J'ai eu le plaisir de le découvrir, il y a quelques jours, grâce à M. Golightly. {Je déposerai bientôt une vidéo.}
Il est très difficile de trouver le cimetière des animaux à Kensington Gardens - ou plus exactement à Hyde Park -, lorsque l'on ne sait pas exactement regarder... Cet endroit est dissimulé aux regards, inconnu de certains jardiniers, protégé par la végétation et par des grilles closes. Il est impossible de visiter l'endroit ; il est à l'abandon et on n'y enterre plus aucun animal depuis fort longtemps. Il faut scruter à travers les grilles, en se plaçant sur le trottoir, à l'extérieur, et ouvrir grand les yeux pour deviner ce qui se cache au loin... Et, lorsque vos yeux sont accoutumés, un drôle de spectacle prend soudain place. Des centaines de minuscules pierres tombales sur lesquelles sont parfois gravés des messages très émouvants.
Il est situé dans un espace privé près de la Victoria Gate.











[Cliquez sur les images pour les agrandir.]

Je dédie ces (mauvaises, hélas) photographies à tous ceux qui ont l'âme sensible. Il est très difficile de saisir en images l'atmosphère du lieu, car il faut photographier à travers des grilles et allonger le bras jusqu'à se le décrocher. De plus, mon appareil photo n'a pas un zoom très puissant.

Cf. aussi ce lien.
dimanche 12 juillet 2009



[Cliquez sur les images pour les agrandir.]

Je regrette de n'avoir point été vêtue de blanc et de bleu (au moins, un bonnet bleu agrémenté d'une cocarde blanche, qui sont l'emblème du mélancolique Bonnie Prince Charlie) pour me rendre dans ce lieu de pèlerinage très émouvant. Qui ne connaît pas bien l'histoire de l'Écosse et, en particulier, cette époque, ne peut saisir certains détails, parfois subtiles, des livres de J.M. Barrie. Ce n'est pas un hasard, par exemple, si le bleu et le blanc sont des couleurs récurrentes dans son oeuvre...
Cette visite a été particulièrement éprouvante pour moi. Pourtant, je ne crois pas avoir de sang écossais. Mais qui sait ? On peut croire ce que l'on veut quand on ne sait pas d'où l'on vient. De coeur et d'esprit, cependant, je me sens une vieille écossaise.
Mes valises rendent l'âme : elles sont alourdies par des livres historiques, comme ce mignon et fort utile guide destiné à qui veut mettre ses pas dans ceux de Flora MacDonald - à laquelle je ne me serais jamais intéressée sans certaine histoire de J.M. Barrie... Quelle femme !
samedi 11 juillet 2009
Quelques miettes, des images picorées ici et là, qui demeureront en moi, y prendront racine et feront éclore quelques arbres-livres, des histoires-oiseaux qui s'envoleront un jour...
Je reviens bientôt vous conter tout ceci... Promis. Mais soyez patients, car le temps me manquera.
Non, je ne n'ai pas été piégée par les attrape-nigauds, qui font pounds et pence de tout morceau de la bête. Non, j'ai vraiment rencontré Nessie ! La preuve !


Je poursuis la route des
Jacobites. Culloden est proche. {Je vous recommande, à cet égard, l'inoubliable film de Peter Watkins.}

Eilean Donan Castle
, LE château de tous mes songes, depuis des années, enfin réel.







Flora MacDonald, l'héroïne barrienne, par excellence, dont une statue est érigée dans la cour du Château d'Inverness.


Je dédie ces photos à Robert le magnifique, aux côtés de qui nous avons fait, à Londres, une très émouvante découverte qui concerne mon bien-aimé J.M. Barrie.

Bientôt, je déposerai ici des vidéos et des photos qui remplissent à ras bord la hotte qui me sert de valise. Mais le songe n'est point encore brisé et n'a pas révélé sa dernière goutte mauve...
lundi 6 juillet 2009
{extrait de quelque autre chose, parce que cela explique, finalement, ce qui précède} Il faut trouver en nous où est logée la balle en or tiré par le revolver du Temps.
Cet agrégat de métal est le noyau d’enfance, qui a partie liée avec l’inconscient en nous, qui ce qui permet la dualité affirmée chez certains être littéraires, le pivot qui articule le latent au manifeste, le rêve au réel. Enfance n’est pas la compilation des événements que l’on raconte à ses petits-enfants ou à ses enfants. Enfance n’est pas une durée que l’on peut émietter en faits. Enfance est un secret, celui de la conscience qui naît, qui se surprend en train d’être et qui se regarde penser. Acteur et spectateur de l’action. Le rosebud de Welles, dans son Citizen Kane, est le symbole ou la métaphore du noyau d’enfance. Métaphore qui bouge et court prendre place et rôle dans le film de Truffaut, Les quatre cents coups, lorsque l’enfant-héros, avec son ami, vole une affiche du film d’Orson Welles…
Nous brisons très vite les vitres du royaume de l’enfance. Nous caressions le monde, nous jouions avec son idée ; désormais, le corps nous appelle à la maturation et nous maltraitons le petit royaume que nous habitions, qui nous abritait et que nous voulons habiter et posséder, essayant de lui imprimer par la force notre empreinte. La gratuité n’est plus de mise. On fait payer à l’univers sa venue au monde. On veut du sens ! Songeons au poème de Handke qui ouvre Les Ailes du désir, important film de Wim Wenders : Extrait. « Lorsque l'enfant était enfant, il marchait les bras ballants, voulait que le ruisseau soit rivière et la rivière fleuve, que cette flaque soit la mer ... Lorsque l'enfant était enfant, il ne savait pas qu'il était enfant, tout pour lui avait une âme et toutes les âmes étaient une ... Lorsque l'enfant était enfant, il n'avait d'opinion sur rien, il n'avait pas d'habitudes, il s'asseyait en tailleur, démarrait en courant, avait une mèche rebelle et ne faisait pas de mines quand on le photographiait ... Lorsque l'enfant était enfant, ce fut le temps des questions suivantes : pourquoi suis-je moi, et pourquoi pas toi ? Pourquoi suis-je ici et pourquoi pas là ? Quand commence le temps et où finit l'espace ? La vie sous le soleil n'est-elle pas un rêve ? Ce que je vois, entends, sens, n'est-ce pas simplement l'apparence d'un monde devant le monde ? Le mal existe-t-il vraiment et des gens qui sont vraiment les mauvais ? Comment se fait-il que moi, qui suis moi, avant de devenir, je n'étais pas, et qu'un jour moi, qui suis moi, je ne serai plus ce moi que je suis ? » (1) Poème que l’on peut mettre en regard de ces lignes : « Je suis sûre que ce n'est pas par avidité de posséder que les enfants ne peuvent pas se séparer des choses, c'est par peur. Ils éprouvent une terreur quasi animale lorsqu'une chose qui faisait encore partie d'eux se trouve tout à coup ailleurs, quand l'endroit où elle se trouvait est, tout à coup, vide. Eux-mêmes ne savent plus où est leur place. » (2) Retrouver, si cela est possible, la pensée de l’enfant, sa pensée de possession et de perte, son questionnement primordial, c’est trouver le germe de toute interrogation véritable. Il faut imaginer l’avant. L’enfant s’investit dans les objets, se projette dans les choses qui l’entourent et qui sont comme une peau. Puis, en grandissant, il intériorisera cette protection, matérialisée non plus par des objets mais par des idées, une vision du monde. Il me semble qu’elle – pensée rationnelle ou plus versée dans la création - s’élabore ainsi, par la naissance d’une conscience de soi, et que la comparaison n’est point farfelue. Mais tout le monde n’est pas capable de se rappeler l’acte de naissance de cette conscience de soi, le moment où s’élabore dans le sujet cette autre naissance, cette fusion de soi avec son autre soi, lorsque le noyau intime est recouvert et enterré en nous, puis scellé par l’amnésie infantile et par l’oubli, plus ou moins volontaire de l’adulte. À jamais. Nous étions deux et nous ne sommes plus qu’un. Nous avions trois yeux et l’un d’entre eux est désormais crevé. Mais sur cette conscience de soi se fonde une vision du monde, une pensée, et nous n’en sommes guère conscients. Que savons-nous de ce que nous devons à notre enfance, aux pensées qui ont germé à cette époque ? Elles n’ont pas disparu tout à fait. On pourrait peut-être retrouver des vestiges de l’enfance de Proust dans le personnage de Marcel, ou bien des ruines enfantines dans la philosophie de Kant. Mais l’idée est inacceptable pour la plupart des philosophes, je crois. Tout simplement parce que la raison est une puissance adulte, qui se sentirait diminuée, perdant de son crédit, si on mettait à jour son acte de naissance, qui n’est pas raison. La raison n’est pas née parfaite et seule. Le non-rationnel la borde de toute part. La sensibilité l’irrigue et l’imagination lui a fait téter son lait. Toute œuvre – d’art ou une construction intellectuelle - est une maison. La pensée est une forme d’œuvre, de fiction, une « otobiographie » également, pour reprendre le mot de Derrida.Une maison de maîtres à étage, avec des dépendances peut-être, pourvue d’une cave et d’un grenier. Une maison avec des pièces secrètes, peut-être, des couloirs, des fissures, des fragilités ici et là, et une charpente plus ou moins solide. Une maison est horizontale et verticale. Elle possède des planchers et des plafonds. Chaque pièce isole, sépare, comme le font les concepts. Notre maison se bâtit dans l’enfance. Tous les enfants ont une maison mi-imaginaire mi-réelle dans leur maison familiale, qui est tout à fait solide et réelle, elle. C’est une petite île, le petit coin provisoire et imaginaire aménagé quelque part dans l’habitat ; il s’agit aussi d’une petite morgue en devenir, lorsque la raison aura raison de ce qui n’est pas raison en eux. L’enfance d’abord. Une des fonctions de la rêverie, dit Bachelard, est de « réimaginer notre passé» et de nous maintenir en cette enfance interdite. À mon sens, cette fonction est aussi celle qui permet d’ouvrir les portes jamais totalement refermées chez certains êtres. « Les mots — je l'imagine souvent — sont de petites maisons, avec cave et grenier. Le sens commun séjourne au rez-de chaussée, toujours prêt au "commerce extérieur", de plain-pied avec autrui, ce passant qui n'est jamais un rêveur. Monter l'escalier dans la maison du mot c'est, de degré en degré, abstraire. Descendre à la cave, c'est rêver, c'est se perdre dans les lointains couloirs d'une étymologie incertaine, c'est chercher dans les mots des trésors introuvables. Monter et descendre, dans les mots mêmes, c'est la vie du poète. Monter trop haut, descendre trop bas est permis au poète qui joint le terrestre à l'aérien. Seul le philosophe sera-t-il condamné par ses pairs à vivre toujours au rez-de-chaussée ? » (3) Le littéraire a accès à toutes les pièces de la maison – ou presque - et aime à la faire visiter sous certaines conditions, avec certaines restrictions. Très peu d’écrivains – philosophes ou littéraires purs - possèdent une cave (ou veulent en être propriétaires, car la cave est sale et dangereuse) quand la plupart consentent à entretenir un grenier. On vit dans une meilleure entente avec les fantômes de l’esprit qu’avec les cadavres du passé. La cave est un cimetière excavé dans la terre gourmande qui demande toujours davantage de choses décédées et le grenier un herbier où les défunts sont en suspens, attendant le baiser du Prince Charmant (la Mémoire) pour revenir à la vie. Les gens normaux vivent dans l’entre-deux du paradis et de l’enfer. Le purgatoire n’existe pas. Ou plus exactement, ce n’est pas un lieu que l’on visite, c’est une tombe que l’on porte en soi dans notre ventre stérile et que l’on creuse peu à peu pour l’autre, pour quelqu’un de notre choix, et que l’on nomme amour. C’est l’autre nom de la peur, de la grande frousse des adultes. L’écriture est un vertige, une pointe éphémère. On n’écrit jamais que pour l’entretenir, presque reconnaissants de zigzaguer et d’avoir impression de vivre quand on ne fait qu’épuiser la lancée, pauvres poids de compétition que nous sommes, jetés dans la mêlée par quelques fous, des gens en mal d’enfants, des parents, des déraisonnables qui jouent aux quilles avec la vie d’autrui. A défaut de pouvoir trouver meilleur équilibre dans la véritable existence, nous nous dandinons entre deux pages que l’on écrit pour rien, pour personne (qui entend ?), nous nous promenons en enfer, comme si nous avions permission de sortie le dimanche après-midi, mais tout ceci n’est que l’antichambre de la mort, de la défaite. Dans l’entre-deux, nous nous illusionnons, nous nous fixons à la patère de l’éternité pour trois lignes mal dégrossies, pour une métaphore gangrénée, pour un petit attentat syntaxique ou bien une griffure sur la triste réalité de notre combat raté. Il faudrait ne pas naître ou bien ne plus parler pour comprendre les vertus de l’imminence et recaler toute velléité d’enfantement, réel ou symbolique. Écrire sa pensée, c’est écrire la tête coincée entre les quatre planches du concept. Ces planches qui craquent sous la poussée des images sauvages. *** (1) Lied Vom Kindsein de Peter Handke

Als das Kind Kind war,

ging es mit hängenden Armen,

wollte der Bach sei ein Fluß,

der Fluß sei ein Strom,

und diese Pfütze das Meer.

Als das Kind Kind war,

wußte es nicht, daß es Kind war,

alles war ihm beseelt,

und alle Seelen waren eins.

Als das Kind Kind war,

hatte es von nichts eine Meinung,

hatte keine Gewohnheit,

saß oft im Schneidersitz,

lief aus dem Stand,

hatte einen Wirbel im Haar

und machte kein Gesicht beim fotografieren.

Als das Kind Kind war,

war es die Zeit der folgenden Fragen:

Warum bin ich ich und warum nicht du?

Warum bin ich hier und warum nicht dort?

Wann begann die Zeit und wo endet der Raum?

Ist das Leben unter der Sonne nicht bloß ein Traum?

Ist was ich sehe und höre und rieche

nicht bloß der Schein einer Welt vor der Welt?

Gibt es tatsächlich das Böse und Leute,

die wirklich die Bösen sind?

Wie kann es sein, daß ich, der ich bin,

bevor ich wurde, nicht war,

und daß einmal ich, der ich bin,

nicht mehr der ich bin, sein werde?

Als das Kind Kind war,

würgte es am Spinat, an den Erbsen, am Milchreis,

und am gedünsteten Blumenkohl.

und ißt jetzt das alles und nicht nur zur Not.

Als das Kind Kind war,

erwachte es einmal in einem fremden Bett

und jetzt immer wieder,

erschienen ihm viele Menschen schön

und jetzt nur noch im Glücksfall,

stellte es sich klar ein Paradies vor

und kann es jetzt höchstens ahnen,

konnte es sich Nichts nicht denken

und schaudert heute davor.

Als das Kind Kind war,

spielte es mit Begeisterung

und jetzt, so ganz bei der Sache wie damals, nur noch,

wenn diese Sache seine Arbeit ist.

Als das Kind Kind war,

genügten ihm als Nahrung Apfel, Brot,

und so ist es immer noch.

Als das Kind Kind war,

fielen ihm die Beeren wie nur Beeren in die Hand

und jetzt immer noch,

machten ihm die frischen Walnüsse eine rauhe Zunge

und jetzt immer noch,

hatte es auf jedem Berg

die Sehnsucht nach dem immer höheren Berg,

und in jeden Stadt

die Sehnsucht nach der noch größeren Stadt,

und das ist immer noch so,

griff im Wipfel eines Baums nach dem Kirschen in einemHochgefühl

wie auch heute noch,

eine Scheu vor jedem Fremden

und hat sie immer noch,

wartete es auf den ersten Schnee,

und wartet so immer noch.

Als das Kind Kind war,

warf es einen Stock als Lanze gegen den Baum,

und sie zittert da heute noch.

(2)Handke (Peter), La courte lettre pour un long adieu, Paris, Folio, 1986. (3) Bachelard (Gaston), La poétique de l'espace, Paris, PUF, 1961, p. 139
{Je prendrai mon temps pour revenir poster les vidéos de mes voyages, cette fois-ci... Ne m'attendez pas avant un long moment.}
La saison des promesses est advenue.

Beaucoup de choses en devenir. Un peu d'effroi dans les doigts engourdis qui n'ont jamais su battre la pulsation. Le cœur qui se serre en se surprenant (à peine, car je me connais trop bien) à éprouver autant de peur que de joie à réaliser ses rêves.

Ce matin, j'ai signé un contrat de traduction. Je le posterai demain. Je suis même plus heureuse pour mon bien-aimé Barrie que pour moi-même. Mon amour pour lui est inconditionnel.

Tant d'heures de travail devant moi et, toujours, si peu de temps.

Mais je suis vaillante.

Holly, bien potelée et hilare, reviendra, bientôt, amis, lecteurs et vilains de tout genre.
Si les trains ne déraillent pas. Si les avions demeurent sages. Si la grippe Zx' ne la tue pas. Si M. Golightly ne la perd pas sur une île - il pourrait être tenté, car vivre avec moi est épuisant. Il semble que les journaux soient aux adultes ce que les contes sont aux enfants : des épouvantails qui leur rappellent qu'ils sont des êtres faits pour la mort, que le monde est dangereux. N'est-ce pas évident, même sans eux ?
J'emporte avec moi beaucoup de travail : une pièce de théâtre à traduire, un discours à écrire, un roman au long cours qui divague, des corrections à prendre au sérieux... Je ne suis jamais en vacances et je le suis toujours. J'aime cette vie de flibuste au sein de mon propre univers, gros comme une main, mais qui peut exploser à tout instant. J'aime ne pas avoir cet âge qui devrait être le mien et qui ne le sera, je l'espère, jamais.
Je me sens vraiment pirate. Il me suffit de vraiment peu pour ressentir l'émotion et la vérité de mes jeux d'autrefois. Je me cache sous la table et je suis dans une cabane construite dans un arbre, au cœur d'une forêt J'ai toujours su jouer mieux que personne. Peut-être parce que j'ai toujours joué seule, enfant. Je n'ai jamais cessé depuis que j'ai découvert cette magie.
Hier, la journée fut douce et terrible. Souvent, les jours passent en moi entre ces deux extrêmes. Ce week-end, seulement deux films à mon actif: Black Jack (adapté d'un roman de Leon Garfield, pour qui j'éprouve une grande tendresse, et qui vaut plus que la qualification de "sous-Stevenson" qu'on lui a souvent attribuée ; j'ai mordu dans ce film comme dans un souvenir) au cinéma et Mariage à l'italienne en DVD.

Sophia Loren (fantasme de M. Golightly), qui brisa en son temps le coeur de Cary Grant, trouve un rôle magnifique ici ; elle y est presque aussi émouvante que dans La Ciociara. Mes larmes ont coulé sans que j'en sois d'abord consciente. Je fus troublée par cette émotion si discrète avec ma conscience. Je sais la raison. Filumena est une mère comme j'ai longtemps espéré en avoir une : elle finirait par venir et par briser les apparences de l'abandon, elle me regarderait de loin et prendrait soin de moi à distance. Non, je suis réellement une enfant perdue et cela me va.
Et, toujours, pour entrecouper les pages d'écriture, un épisode par-ci par-là de Kavanagh Q.C. avec l'extraordinaire John Thaw (fantasme absolu de Holly, hormis Cary Grant - et comme j'ai épuisé tous les épisodes de L'inspecteur Morse, Frost ou Lewis...) ou des Rues de San Francisco. Je songe, bien sûr, à Karl Malden, dont la disparition n'a pas fait assez pleurer, dont le visage a apaisé et illuminé mon adolescence. Acteur d'une humanité exceptionnel, notamment dans Baby Doll d'Elia Kazan. Son visage était comme la mer : la moindre vague s'y lisait et y laissait un message. Je l'aimais et le respectais.

Je ne suis décidément pas de mon époque...

Je pars prochainement pour explorer les cratères de mes rêves (Londres et ses Kensington Gardens, assister à la représentation d'une pièce de Shakespeare avec mon ami Robert et manger - des yeux seulement, oh dear je le promets ! - des scones ; l'Écosse et ses Castles, en espérant saluer Nessie ; Venise, là où je veux mourir).

Je vous offre, avant de partir, un bouquet d'images du temps jadis, le genre d'images qui m'entourent chaque jour de l'année. Sépia, noir et blanc.
Et vous ? En quelle couleur rêvez-vous ?





(Cette image, particulièrement, m'émeut : Peter prend le haut-de-forme de John, découpe son fond, et en fait une cheminée pour la maison de Wendy, qui est construite autour d’elle. On dirait bien que cette maison ressemble à celle que je construisais dans mon enfance, avec moins de moyens... Cf. mon billet suivant. On ne quitte jamais sa première maison, vous savez.)

Et si vous voulez retrouver les étés de votre enfance... rejoignez Jack Hollborn (toujours d'après Leon Garfield). Le temps de l'enfant n'est pas celui de l'adulte, c'est bien là tout le secret prosaïque de ces longs été d'enfance qui n'en finissaient - mes vacances d'été me semblaient être une autre vie possible - et ceux d'aujourd'hui, qui disparaissent en moins de temps qu'il n'en faut pour s'habituer à ce quart de saison mensonger. Une heure de la vie d'un enfant de dix ans représente en durée subjective cinq heures de la vie d'un homme de soixante ans... Ce n'est pas moi qui le dis mais Pierre Lecomte du Noüy... et je crois qu'il a raison. Il me suffit vraiment de très peu pour retrouver le chemin de ma maison... Je suis une nostalgique. Avec ou sans Jankélévitch. Mais je n'ai pas assez perdu pour l'être douloureusement...

vendredi 3 juillet 2009
Je pense également à mon ami J.S. en publiant ce billet, qui n'est pas de moi, mais qui est celui d'un remarquable fan. Il avait, lui aussi, son ticket pour Londres...


J'avais déjà ouvert les pages-pétales de mes Roses à mon ami David, l'ami de toujours, celui au monde qui sait mes pires secrets. David est l'ami de l'enfance jamais achevée et l'ami de la personne (je ne dis pas femme, car je me sens davantage un petit garçon de huit ans qu'une femme de plus de trente ans) que je suis aujourd'hui. Je souhaite qu'il soit l'ami de mes derniers jours également. Il est, pour moi, le miroir inversé de ce que je suis. Nous évoluons comme deux lignes parallèles mais, miraculeusement, quelles que soient les routes fort différentes que nous empruntons, nous nous regardons toujours en face à la fin. Il a trahi la cause des enfants perdus en devenant père, récemment, mais mes sentiments n'ont pas changé à son égard. Il aime dire des horreurs, collectionner des amis qui ont tous quelque chose de monstrueux, Twin Peaks, les comics à la folie (il les cellophane !) et Michael Jackson. David n'est pas tout à fait réel. Un être qui avoue qu'il n'a jamais ressenti de peines réelles, hormis deux émotions violentes liées à une perte ( "J'ai été profondément bouleversé par la mort de mon chat quand j'avais dix ans et par le départ de Chris Claremont du scénario des X-Men en 1991.") est un être forcément exceptionnel.
La première fois que je l'ai rencontré, il y a très longtemps, par l'intermédiaire de mon autre ami viscéral, Olivier, j'ai été fascinée par sa personnalité si différente de la mienne et je me serais coupé une main plutôt que de passer inaperçue et de manquer la chance de devenir son amie. Nulle amputation ne fut requise. C'est arrivé, sans efforts. J'ai toujours aimé cette délicate pourriture. Il est un peu comme Peter Pan : jeune, cruel, et sans cœur, mais pas insouciant. ll m'a dit dernièrement que je pouvais mourir et qu'il n'en éprouverait certainement pas de chagrin. J'aime sa franchise. Elle est la garante de notre relation. Je préfère cela aux fausses déclarations d'amis éphémères, comme j'en ai croisé ici un ou deux. Toujours se méfier de ceux qui sont trop onctueux et prompts à des déclarations fulgurantes d'amitié. Je préfère parfois ceux qui disent ne pas tenir du tout à moi.
Aujourd'hui, par conséquent, le billet suivant est de lui. Il ne ressemble pas du tout à ce que j'attendais de lui. Tant mieux, David a encore cette capacité de me surprendre.
Et j'aime encore plus son explication que je reproduis ci-contre, sans son autorisation... J'avais demandé à David quelles images et quelle chanson il désirait pour illustrer son texte.

"J'ai volontairement écrit un texte différent de celui que vous attendiez. Je voulais éviter toute émotion. A dire vrai, je ne parle même pas de Michael dans ce texte, je fais juste une analogie entre la découverte du sexe et celle de sa musique. Puisqu'on l'accuse à tort d'être pédophile, j'en ai joué en essayant de ne pas salir sa mémoire. Je ne voulais pas de politiquement correct larmoyant. Michael comptait pour moi plus que n'importe quel artiste. Il compte toujours autant aujourd'hui, et peut-être même plus. Mais je ne ressens pas le besoin de l'exprimer.
Pour votre information, j'ai failli vous envoyer deux autres textes :
- un qui dénoncerait tous ces hommages à Michael Jackson, alors qu'il ne s'agit que d'un personnage de fiction (et j'aurais apporté cent preuves qu'un tel être ne peut pas exister). Cela aurait montré à quel point Michael est unique, mais j'ai eu peur d'un côté répétitif du texte (même si celui que je vous ai envoyé souffre de ce travers),

- un qui éclairerait sa vie d'une lumière cynique (j'aurais, par exemple, rendu hommage à son père, sans le ceinturon duquel nous n'aurions jamais connu son fils, je me serais moqué de ses nombreux dons aux associations, de sa philanthropie et de son amour des enfants qui ne lui ont amené que des soucis). La cruauté du texte aurait rendu le personnage de Michael plus attachant. Quelque chose entre
Zadig et Justine ou les infortunes de la vertu. Mais cela n'aurait rien eu de personnel. Même si je n'ai vraiment rien dit sur moi ni sur Michael dans le texte envoyé, j'évoque quand même un point important : cette extase qui nous forme, qu'on ne peut connaître qu'une fois et après laquelle on court pourtant pathétiquement le reste de notre existence. Une bonne définition de l'enfance, somme toute. Mais, si j'aime mon idée, je déplore le style qui affiche clairement mon manque de temps et d'inspiration. Je vous autorise à l'améliorer, ce sera facile. Si vous n'aimez pas ce texte ou si vous ne le trouvez pas adapté à votre jiaco, ne le publiez pas. Si vous voulez le modifier ou supprimer la dernière phrase (que j'ai hésité à mettre), n'hésitez pas. Pour la musique, je choisis State of shock,
parce qu'elle n'est pas très connue et parce le titre convient parfaitement au texte (j'y parle de choc). Pour la photo, je souhaite Michael en train de se tripoter comme on le voit dans les clips Black or White ou Bad. Je n'ai pas trouvé mon bonheur mais en voici quelques-unes."






*************


On peut toujours compter sur ses amis pour nous faire des vacheries. Figurez-vous que ma meilleure amie, Céline, m'a demandé d'écrire un texte sur Michael Jackson. Rien de moins.

Je suis ce qu'on appelle un fan de Michael Jackson depuis 25 ans, comme il en existe des millions, et Céline pense qu'il me serait utile de retranscrire ce que je ressens suite à sa mort par écrit. Mais que puis-je dire sur Michael qui n'ait pas été dit dix millions de fois lors des dernières 24 heures ? Comment éviter les banalités et les poncifs ? J'ai tout d'abord envisagé de décrire ce que Michael représentait pour moi, comment il m'a influencé, de raconter des souvenirs comme la première diffusion du clip Thriller lors de l'émission "Champs Elysées". A peine cette idée commençait-elle à se faire un chemin dans mon esprit que je lisais un article décrivant des souvenirs totalement identiques aux miens. J'aurais pu signer ce feuillet si ma plume était aussi élégante que celle du journaliste. Et pour cause : nous sommes toute une génération à avoir eu la chance de découvrir au moment où nous nous construisions un artiste exceptionnel, unique et inégalé. Je ne crois pas en l'universalité mais s'il y avait bien quelqu'un qui s'en approchait, c'était bien Bambi.

Mes proches trouvent étrange que je ne sois pas triste de la mort de Michael Jackson. D'une certaine façon, il était mort pour moi depuis longtemps. Et je vais vous expliquer pourquoi.

Michael Jackson a atteint la perfection et c'est là son malheur : comment pouvait-il faire pour surpasser ce qu'il avait accompli en révolutionnant la musique et le vidéoclip ? Si son œuvre a tant marqué, c'est que personne n'était préparé alors à un tel choc. On ne découvre hélas qu'une fois. Le premier amour, le premier orgasme vous marquent à vie (du moins, je vous le souhaite). A l'intensité de l'émotion ressentie à ces moments-là s'ajoute l'incomparable plaisir de la découverte. On aura beau retomber amoureux cent fois et jouir 100 000 nouvelles fois, avec bien plus d'expérience et de sagesse pour en profiter pleinement, on ne pourra pas reproduire la magie de l'exploration d'un monde d'émerveillement totalement vierge. C'est à Michael Jackson que je dois, comme tant d'autres enfants, la perte de ma virginité musicale. Quand on vous dépucèle avec ce que beaucoup appellent le meilleur album de tous les temps, aucun des albums que vous écouterez par la suite, de Michael Jackson ou d'un autre, ne pourra jamais vous toucher avec tant de force. C'est là le drame de ses fans, juste pendant du malheur de leur idole. Ils chercheront toujours à retrouver cet émerveillement initial. Ils le frôleront bien souvent, ils pourront jouir éternellement de cette musique sans jamais s'en lasser mais ils auront toujours cette petite mort en eux, cette perte, nécessaire, mais dont on ne se remet jamais vraiment. On appelle parfois l'orgasme la petite mort. Pour moi, Michael Jackson était mort depuis longtemps, depuis mon premier orgasme musical lors de la diffusion du clip Thriller dans l'émission de Michel Drucker. Comme la première fois que j'ai aimé ou que j'ai joui, il y avait quelque chose de divin dans ce moment-là. Le King of pop est mort. Vive le God of pop. Vive le Gode of pop.

**********
Sites d'intérêt : MJ Legaçy et MJ Tunes.
Et je vous recommande son autobiographie, Moonwalk, que m'a fait connaître mon ami David. On y lit quelques pages bouleversantes.

Michael Jackson était l'épigone de Fred Astaire et de Charlie Chaplin. Nul doute qu'ils se sont retrouvés...



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Les roses du Pays d'Hiver

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