dimanche 10 mai 2009
"He doesna likit to be looked at."
"Il n'aimait pas qu'on le regarde."

Moi non plus, je n'aime pas.

Par ces termes choisis dans la langue scots, un journaliste, selon toute évidence anglais, se rendit à Kirriemuir pour y mener un reportage sur la petite ville natale de J. M. Barrie et afin de recueillir des témoignages des autochtones, qui semblent au mieux circonspects face à l'œuvre de celui qui rendit immortelle Kirriemuir (renommée Thrums). Mais le temps changea cette opinion, dans un sens favorable au grand écrivain.

Je ne connais pas la date à laquelle parut cet article dans le Ladies' Home Journal, mais à sa lecture on déduit que ce fut après la mort de Margaret Ogilvy (1895) et avant le divorce de Barrie (1909).



{Merci de ne pas reproduire sans mon autorisation cet article, qui fait partie de ma collection personnelle, article que j'ai eu de la peine à obtenir...}

Il fait partie des archives que je suis en train de scanner et que je vais mettre en ligne au fur et à mesure sur le site Barrie. Vous pouvez également regarder d'anciennes vues de Kirriemuir ici (page en refonte - la mise ne page est désastreuse, pardon).
Comme à l'accoutumée, mon voyage en terre écossaise sera relaté avec de petites différences sur ce même site, puisqu'il constitue une partie de la cartographie barrienne que je dessine, au fil des années.
En juillet, indépendamment de mon salut habituel et respectueux à la Sérénissime, et comme indiqué précédemment, je prendrai part à deux événements barriens , puis je me rendrai également aux Hébrides intérieures (l'île de Skye pour des motifs proprement barriens ou jacobites...) et à Inverness, au bord du Loch Ness... M. Golightly est présentement affairé à donner vie à cet autre rêve.
Je vous relaterai ceci si votre bon plaisir est au rendez-vous et si Dieu me prête vie, qu'Il existe ou non.


samedi 9 mai 2009
Happy birthday to you, Mister Anon.


***
Who could ever hope to tell all its story, or the story of a single wynd in it?
J.M. Barrie



Je vais terminer ce récit un tantinet décousu, du moins provisoirement, par une petite visite au château de Holyrood. Je ne serais peut-être pas allée à Holyrood si je n'avais pas su la dévotion que le personnage de Mary Stuart, Mary Queen of Scots,


(une biographie possible du personnage)

inspira à Barrie. Dans Margaret Ogilvy, par exemple, il écrit ceci :

"Dans un vieux livre, je trouve des colonnes de notes au sujet de travaux projetés à cette époque, qui consistent presque tous en des essais sur des sujets profondément inintéressants. Le plus gracieux devait être un volume sur les anciens satiristes, commençant avec Skelton et Tom Nash. La moitié de ce manuscrit repose encore dans un coffre poussiéreux. La seule histoire était au sujet de Mary, Reine d’Écosse, qui était aussi le sujet de nombreux articles non écrits. La Reine Mary semble m’attirer à ma perte depuis que je vis Holyrood. Que je puisse me lancer dans ce roman me fait terriblement peur encore aujourd’hui. "

Dans la plupart de ses histoires, il n'est pas rare qu'une allusion à Mary traverse le récit. Mary Stuart, Bonnie Prince Charlie et Flora MacDonald sont des personnages héroïques aux yeux de Barrie. Comment ne le seraient-ils pas aux miens ?

À l'intérieur de ce château, la visite est somptueuse, et je suis heureuse d'avoir pris sur mes dernières forces pour m'y rendre. On peut traverser et se recueillir dans les appartements de Mary Queen of Scots [Gravure extrait de ce livre-ci, absolument fabuleux.]

et frémir à l'endroit où fut tué, sous ses yeux, son secrétaire, David Rizzio, par son mari jaloux, Darnley - qui sera lui aussi assassiné avec la complicité de Mary par son futur et troisième mari, le comte de Bothwell. La figure de Mary est difficile à percevoir nettement. Il y a tant d'ombres dans son histoire et cette femme est à la fois victime et tout autant coupable.

Mais qui peut juger un autre que soi-même ?


Mary y épousa son deuxième mari.

Je vous renvoie à cette page-ci.

À BIENTÔT.
J.M. Barrie fut étudiant à l'université d'Édimbourg. Ce ne fut pas une période particulièrement heureuse de son existence. Il se nourrissait presque exclusivement de pommes de terre qu'il conservait dans un sac, dans sa chambre (au 3 Great King Street)... (Cf. la description de Cynthia Asquith dans son Portrait of Barrie.)

Il n'alla à l'université que pour satisfaire les ambitions de sa mère, alors qu'il savait que son seul et unique désir était de devenir écrivain (bien qu'à mon sens l'un ne soit pas incompatible avec l'autre, à son époque en tout cas, car aujourd'hui l'université est souvent une indigne Alma Mater, tant du côté de ses maîtres que de ses élèves... Qui enseigne encore pour exalter chez les jeunes gens autant la vertu et l'audace d'être soi-même que l'émulation et le savoir ? Qui étudie afin de tirer de soi le meilleur et non pas dans l'idée de se faire une misérable place à la table du banquet des lâches orgueilleux ? Il en reste trop peu de ces gens-là qui n'ont que le désir de la connaissance et la féroce joie de la transmission...). Il souffrit donc de la faim à Édimbourg et de solitude, car les autres semblaient étonnés en présence de ce jeune homme de la taille d'un enfant. Ou peut-être était-ce déjà son regard qui les inquiétait...

Plus tard, par l'ironie des choses, par une justice qu'il me plaît de croire liée à son destin de génie littéraire - destin fabriqué et non subi -, il devient "Chancellor" de cette université. À l'occasion de cette cérémonie, il délivra un vibrant discours, The Entrancing Life [que l'on peut traduire par "La vie enchanteresse" - mais une vie que l'on enchante soi-même, une vie qui a un charme au sens magique presque...], en 1930.


J.M. Barrie avait un talent inouï pour les discours, distillant autant l'humour un peu cruel qu'un sens profondément humain de l'essentiel dans l'existence de tout homme. Tout le monde connaît d'instinct cet essentiel, même les moins intelligents d'entre nous, mais cette vérité semble tellement simple que nous l'abandonnons souvent pour des idées que nous croyons plus promptes à nous mettre en valeur et en position de force face aux autres. Une erreur, bien entendu.

Je vous traduis, trop rapidement hélas, un petit extrait significatif, je le crois, de l'état d'âme de J.M. Barrie. Ne croyez pas, et il le dit lui-même à la fin du discours qu'il s'agisse d'une "prêche".

"Ce que vous avez appris vous a-t-il enseigné que la Jalousie est l'un des vices qui consume et détruit le plus, mais incarne également le plus grand pouvoir au monde ? Êtes-vous un peu plus modéré dans vos idées ? Possédez-vous davantage de charité ? Suivez-vous un peu mieux - et ceci vaut autant pour le reste d'entre nous que pour vous - les préceptes de la gentillesse et de la vérité ? Il se peut que vous soyez très intelligents, destinés à recevoir les lauriers, et il est possible que vous ayez ri des malchanceux qui se battirent pour une bourse d'étude ou pour réussir, puis qui échouèrent et durent abandonner là les ambitions qui leur étaient chères. Mais si cet échec leur a appris ces leçons-là, il se peut bien qu'ils aient reçu un meilleur enseignement que le vôtre.

Il est possible que vous découvriez, à la fin, que votre vie n'est pas si différente d'une pièce en trois actes dont le deuxième serait omis. Dans l'agencement soigneux de la pièce, sur scène, chaque acte conduit doucement au suivant ; ils s'expliquent l'un l'autre ; mais il se peut que cela ne soit pas le cas dans votre pièce, et c'est ce qui advient pour beaucoup d'entre nous. En moins de temps qu'il ne m'en faut pour l'espérer - car je souhaite que vous soyez joyeux, en ce matin qui est celui de la remise de vos diplômes -, il vous semble possible, dans l'acte final, d'être loin devant. Il y a eu un deuxième acte, le plus long de vos actes, mais vous avez probablement gardé peu de souvenir de celui-ci. Tout ce que vous savez, c'est simplement que cet homme ou cette femme que vous êtes devenu n'est pas celui ou celle que vous aviez pour but de devenir en ces jours passés sur les rivages du Firth of Forth. Il est même possible que cela n'ait pas calmé vos ambitions, si la prospérité vous a permis de satisfaire de vieilles aspirations. Il est possible que vous ne soyez pas conscients de l'heure ni de la façon dont le voleur s'est introduit, une nuit, ni même que vous sachiez que c'est vous qui lui avez ouvert la porte. Mais quelque chose de mauvais vous a pénétré pendant le deuxième acte et cette chose est demeurée calme en vous jusqu'à ce qu'elle soit devenue votre démon intime. Lentement, furtivement, elle vous a poussé ; elle n'a jamais cessé de vous pousser doucement, car elle ne se fatigue jamais, jusqu'à ce qu'elle vous ait fait sortir de vous-même et ait pris votre place. Vous pouvez quelquefois faire le tour du logement terrestre qui, jadis, vous contenait, essayant de le regagner. Peut-être y parviendrez-vous. Cela arrive parfois. Cependant, nous pouvons espérer que, par la grâce de Dieu, ce qui vous a pénétré était bon. Tout ce que je puis vous assurer c'est que, pendant ce deuxième acte sur le point de débuter, quelque chose pénétrera en vous : cette chose vous fera ou vous détruira. (...) Tenez-vous à savoir ce que je crois être une vie enchanteresse ? Cette conjecture résume tout ce que j'ai essayé de vous dire aujourd'hui. Carlyle tenait le génie pour un don infini à se donner du mal. Je ne sais rien du génie, mais la vie enchanteresse, je le pense, doit être l'amour infini que l'on éprouve à se donner du mal. Faites-en l'expérience. "

Le fantôme de la Grande Guerre hante ce discours ; l'ombre de la suivante le traverse.

Barrie prononça ces mots sept ans avant sa mort devant des étudiants et des professeurs.

C'est à ce discours auquel j'ai songé en pénétrant dans la cour de cette université.

Il le prononça le 25 octobre 1930.




TO BE CONTINUED...
jeudi 7 mai 2009


En juillet prochain, je me rendrai à Londres afin d'assister, dans les Kensington Gardens, à une représentation de Peter Pan. J'attends beaucoup de ce spectacle et j'ai acquis des billets, il y a quelques mois, sur la simple foi que l'événement pourrait être à la hauteur de mes attentes, puisqu'il se déroulera dans l'un des lieux même où l'imaginaire de James Matthew Barrie a pris feu, brasier au sein duquel il a modelé son histoire et ses personnages immortels. J'espère que J.M.B. sera respecté dans la lettre et l'esprit. Comptez sur moi pour vous donner mon sentiment ! Je suis - ai-je besoin de le redire ? -, d'une manière générale, très rétive lorsqu'il s'agit de grand spectacle autour de l'oeuvre barrienne. Tant de non-sens et de contre-sens entourent déjà son œuvre qu'il n'est point besoin d'en rajouter.

J'en profiterai pour me rendre à la médiathèque du British Film Institute, afin de pouvoir y découvrir un film amateur de 42 minutes, dont je ne connaissais que quelques secondes jusqu'à présent,



Source.


un film réalisé par... J. M. Barrie - on sait que le cinéma le fascinait et je prépare un dossier sur le sujet, qui me demandera quelques heures de travail - que le BFI vient de mettre à la disposition du public il y a très peu de temps.

Le film est catalogué comme il suit :

Yellow Week at Stanway
1923 | 42 mins
J.M. Barrie's whimsical home-movie record of a summer house party in the Cotswolds [Stanway sera certainement la destination d'un de mes voyages au printemps prochain.]
Collection: Pandora's Box

Et le détail des scènes se présente ainsi :

AMATEUR. Whimsical record of the activities and antics of J.M. Barrie's guests at a summer house-party at Stanway in Gloucestershire, August/September 1923. Reel 1: "THE YELLOW WEEK AT STANWAY. A record of fair women and brainy men. 1923" (11). Iris out to LS Stanway house with man walking towards it (49). Two women and a man and a woman walking towards one another along path in front of tithe barn (94). The group of four (Lord and Lady Wemyss and their daughters Cynthia Asquith and Mary Strickland, with pet dogs) seated on bench (118). LS Stanway house, panning right (134). LS grounds with group of people (148). CS small child, Simon Asquith, in pram (173). MLS Nicholas Llewellyn-Davies (Nico) standing by gateway. Walks backwards through gateway (reverse action) (195). He walks through gateway correctly (212). CS Nico smoking and putting on a comic manner for the camera (231). MCS Nico by another gateway awaiting guests for the Cricket Week (259). Maurice arrives and shakes him by the hand (304). Two young men, one of them Ocker, arrive by car (332). Antony and Edward approach Nico, who mockingly spurns them, then greets them before they walk off arm in arm (371). Sam and Peter join Nico and another man playing croquet (388). Nico and two other men seated on bench: Pasty, Jimmy and Ralph clamber over and through a wall then creep up behind them. Having surprised them they walk off together towards the camera (446). Sequence shown in reverse (478). Six young women - Cynthia, Mary, Pamela, Hermione, Bunty and Joan - all come through doorway (516). They walk alongside house (562). LS Cynthia and Mary hurtling round lawn playing `croquet'. They shake hands and kick one another (616). Cricketers on field before game, including man in ordinary clothes (Barrie?) acting as umpire (662). Match between Etonians and village team begins, with man in ordinary clothes seated on shooting stick at square leg (671). Close shots of Maurice, Pasty, Sam and Jimmy bowling. General shot of game, Harry Holmes of village team bowling? (735). Close shot of Nico stumping Harry Last (750). Elderly man, James Prew [former coachman to Lord Wemyss], standing with Simon before ground (763). Two women by war memorial (785). Further shot of cricket game (810). CS Harry Holmes playing a stroke with Nico as wicket-keeper (826). Newspaper headline - "Strange disappearance of an Oxford blood. Vanished while meditating on the roof at Stanway" (835). Nico on flat roof walks forward, `disappears' then `reappears' (865). Group of young men in croquet lawn (869). Woman and child on bicycles plus Simon on a tricycle with woman beside him, all cycling backwards (reverse action) (909). CS Simon pedalling but not moving (961). Woman walks out of wood ["the forest of Arden"] past camera (993). CS Peter and Hermione lying on bank with Simon as Eros standing behind them. He `shoots' her in the heart (1022). MCS Nico lies down and falls asleep (1081). Long `dream' sequence where Nico seeks "his Rosalind" but sees all the other house guests pair up without him: Mary leaves him for Antony (1130); Edward and Pamela walk away from him when he greets them (1171); Sam and Rosemary hit croquet balls at him (1208); Pasty and Hermione sit on bench and he edges nearer to her (1252); Ocker and Hermione sit on same bench and she edges nearer to him (1297); Pasty and Cynthia cycle hand in hand past Nico (1332); Teddy and Ralph push Mary to and fro like a pendulum, walking off when Nico intervenes [filmed in rapid and normal motion] (1365); Maurice and Bunty walk off when Nico joins them on a bench (1412); Jimmy and Pamela walk together followed by Nico carrying their golf bags (1455); Greville serenades Joan with a banjo as Nico walks past (1479); Nico's dog abandons him (1538). LS the women creep up on the sleeping Nico and all sit round him as he wakes. The men approach, then walk away in disgust. Nico, surrounded, lights a cigarette (1631). Nico being petted by the eight young women (1684). The cricket match (1719). Reverse action shot of six of the women coming through door [same action as 478-516 but closer] (1747). LS Prew by fence outside his cottage (1775). Dissolve to CS of Prew (1788). Mr Allen at Didbrook comes through gate and poses for camera (1832). Nico comes up to small table on roof at Stanway. Takes lid off soup tureen and sponges soup into bowls (1894). Reel 2: Double exposure shot of Nico talking to himself (25). CS baby girl in pram [Pamela, daughter of Mary Strickland] (78). "The Pirates' Lagoon. An intruder" (84). J.M. Barrie and Michael Asquith on a small punt on a pond, Barrie punting (128). "Michael the captain could stand when pressed. But drink and the devil had done for the rest" (140). Michael and three other children, including Simon, in boat (204). "`Ware the redskins" (208). Michael pointing gun and smaller boy with bow and arrow on punt (235). Michael alone on punt pointing gun (250). "Escaping the tomahawks by a miracle, Red Michael reached Stanway by a perilous descent" (261). Michael climbing through window set in high wall (284). Two close-ups of Nico (306). Nico on roof of building [presumably Stanway] pretending to sleep and embracing someone (322). CS Nico surrounded by the young women at Stanway (331). Return to previous shot as Nico wakes (331). "A last look round" - the women coming through the door, six young men walking in the grounds, two women playing croquet, Nico waiting by the gateway (352). Panning shot of Stanway (386). LS through gateway of members of the house party. Eventually they walk towards the camera - mostly young people, but possibly Barrie among group at back. Fade (452). Panning shot of Stanway (488). Eton schoolboys outside the school, many looking at the camera (534). Panning shot of Eton area (550). THE END (554). MCS Simon and Michael waving handkerchieves through windows in garden wall (589). 2483ft. English intertitles. Note: J.M. Barrie first rented Stanway, the Cotswolds home of Lord and Lady Wemyss, in 1921, and held regular summer house-parties at Stanway thereafter. From 25 July 1923 Barrie invited his secretary Cynthia Asquith (the eldest daughter of Lord Wemyss) and her family, Nicholas Llewellyn-Davies and his Eton friends (who arrived late August and left by 10 September) and a number of other guests. Cricket and croquet matches were a feature of the house- parties, and there were `entertainments' planned - on this occasion the project was to make a film, and a professional cameraman was hired. Barrie wrote the `screenplay' [see Asquith, p 158] and most likely the titles, some of which are in verse. It is probable, given the above and Barrie's past enthusiasm for film projects, that he also directed the action. The film was premiered before the participants at a Wardour Street projection room on 11 October 1923. Nicholas (Nico) Llewellyn-Davies was one of the five sons of Arthur and Sylvia Llewellyn-Davies who were the models for the `Lost Boys' and Barrie's "Peter Pan". The sequence on the pond (Reel 2 78-284ft) recalls "Peter Pan" and Barrie's photo-story `The Boy Castaways'. Barrie features in this sequence and may also be one of the umpires at the cricket match and a member of the house party in Reel 2 386-452ft. The eleven friends of Nicholas Llewellyn-Davies shown in the film are: Maurice Bridgeman, Sam Webber, Teddy Jessel, Antony Lytton, Evan (`Ocker') Talbot, Peter Thirsby, Edward Woodall, Ralph Tennyson d'Eyncourt, Pasty Barrett, Greville Worthington and Jimmy (unidentified). The young women shown are Cynthia Asquith (née Charteris), Mary Strickland (née Charteris, sister of Cynthia Asquith), Pamela ?Beckett, Hermione Lytton (later Lady Cobbold), Joan Talbot, Bunty (unidentified), Rosemary (unidentified) and one other. The two children most featured are Cynthia Asquith's children Simon and Michael. Other guests at Stanway that summer were J.M. Barrie himself, Lord Wemyss (the owner), Mr and Mrs William Winter (Barrie's sister), Hamlin Garland (with wife and two daughters, Constance and Mary), Lord Darling with daughter Diana, Lady Lytton (daughter and son referred to above), Elizabeth Lucas, Basil Dean, G.W. `Tuppy' Headlam, David Cecil, A.B. Walkley and T.L. Gilmour. Details of guests from notes supplied by Lady Cobbold and works cited below. Some of the titles in the first half of the film are numbered, and if correct do not always follow sequentially. Many have small cartoon illustrations. A separate record of the full titles has been made. The original print was donated to the Archive in 1985 by Lady Cobbold, whose mother-in-law is Hermione Lytton in the film. References: Cynthia Asquith: `Portrait of Barrie' (1954), pp 132-148, 156-9. [Details of summer parties at Stanway, mentioning filming p 158] Denis Mackail: `The Story of J.M.B.' (1941), pp 584-5. [Refers to filming and film's exhibition]
***Source et le forum ANON***

Pendant plus de dix ans, Barrie a passé ses mois d'août à Stanway et s'est adonné avec une passion dévorante à de mémorables parties de cricket. Comme j'aurais aimé y être invitée !
Je frissonne de plaisir à l'idée de pouvoir rencontrer grâce à ce film tant de visages qui, pour moi, sont figés depuis des années entre les pages des livres que j'ai acquis lorsque j'ai commencé à aimer J. M. Barrie. Des visages qui vont prendre mouvement et vie. S'il y a moyen de pénétrer dans le film, de m'inspirer en cela de La rose pourpre du Caire de Woody Allen, croyez bien que je le trouverai ! Imaginez cela ! Comme il serait glorieux de me retrouver au milieu de tous ces personnages et de découvrir qu'ils continuent, pour l'éternité, à vivre de merveilleux étés, sans conscience qu'ils ont quitté le temps ou que ce dernier les a quittés...!

Vex not his ghost ; O let him pass ; he hates him
That would upon the rack of this tough world
Stretch him out longer


Bonnie Prince Charlie échoua, comme chacun sait, et le siège jacobite de 1745 fut le dernier de son histoire...
Depuis longtemps, le château d'Édimbourg, construit sur un roc volcanique, qui surplombe la ville, est une icône de l'Écosse à de nombreux titres... Mon intérêt s'y est déporté tout naturellement puisque je m'intéresse à l'histoire de l'Écosse, dont la connaissance est fondamentale pour comprendre la littérature issue de ce pays et également, mais dans une moindre mesure, l'oeuvre de J. M. Barrie.
Je partage avec ce peuple l'amour des animaux et des chiens en particulier, c'est ainsi que je fus très émue par un petit cimetière pour chiens que l'on peut apercevoir en ce lieu. Les cimetières d'animaux provoquent en moi un élan que j'ai déjà indiqué ici, en plusieurs occasions, notamment celle qui me conduisit à relater ma visite au Glamis Castle.
L'un des attraits majeurs de ce château pour les visiteurs est, bien entendu, l'exposition des "Honours of Scotland", qui furent retrouvés par Sir Walter Scott, et la Stone of Destiny.
Cf. cette page.
J'espère avoir un peu de temps pour parler comme il se doit de ce château, lorsque j'aurai mis en ligne toutes mes vidéos.
Nous l'avons visité un jour de grand vent ; la pneumonie est l'un des dangers immédiats encourus lors d'une telle visite...











L'une de mes manies est de vouloir absolument partager avec le monde entier ce qui enchante mon esprit et y fait pousser toutes sortes de fleurs, des sauvages à celles, trop délicates pour l'exposition franche, qui ne survivent pas hors des serres de mon imaginaire... Il est des choses aimées dont le partage décuple le bonheur engendré par cette forme de dépossession. Tel est le cas de l'art, du langage universel des âmes qui se retrouvent sœurs par le fait d'un détail, d'une image, d'un son, d'un sentiment fugace.
En Écosse, par l'intermédiaire des propriétaires de notre Guest House, j'ai découvert une artiste, originaire de Uist (Hébrides extérieures, toujours), qui chante en gaélique et qui a su toucher mon cœur, même si je ne comprends pas cette langue. Il s'agit de Julie Fowlis, dont je vous recommande bien chaleureusement ce disque :

A l'intérieur du livret qui accompagne le disque, on peut découvrir les paroles, qui sont également traduites en anglais.

J'ai encodé pour vous un des titres que je préfère sur cet album.

Fowlis


Sa page MySpace.

TO BE CONTINUED...

mercredi 6 mai 2009
Les îles m'ont toujours fait rêver. Et je crois que ce fut d'abord la faute d'Enid Blyton (qui fut longtemps un homme dans mon esprit). Je me rêvais pendant des années membre des Famous Five. Stevenson et Ballantyne vinrent après attiser cette passion. Puis, je découvris, sans jamais cependant l'accepter, que j'étais une personne très ordinaire qui ne vivrait jamais de telles aventures, mais qui pouvait en inventer, ce qui était presque aussi bien et peut-être même mieux. Ainsi, je ne fus jamais désespérée par ce rêve, tant que j'avais près de moi un papier et un crayon et deux paupières à fermer solidement pour mieux rêver dessous.

Jadis, il y eut l'explorateur Scott, le Capitaine Robert Falcon Scott, mort tragiquement (la lettre d'adieu écrite à Barrie, alors qu'il savait qu'il allait mourir, est déchirante ; elle est présente dans le livre ci-dessous), dont le fils était le filleul de J. M. Barrie.


  Le demi-frère (par la mère, Kathleen Bruce) de ce filleul est le propriétaire, avec son épouse, de l'ancienne maison de Barrie, à Bayswater, à Londres, là où je perdis les gants guimauve en 2007. Souvenez-vous.

En ce mois d'avril de l'année 2009, nous assistâmes à la naissance d'un autre type d'aventurier, d'une exploratrice (très peu) douée, dont la carrière s'acheva en une journée - ce qui est, en soi, un record, il convient de le souligner.

Le but de la mission était pourtant aisé : atteindre l'île de Mary Rose, en suivant les indices laissés par Andrew Birkin sur son magnifique site, dont le travail est un modèle pour moi et à qui je dois beaucoup. J'aime et admire Andrew, qui est un gardien sincère, généreux et courageux de la mémoire de Barrie. Jamais je n'oublierai le jour où le facteur m'apporta un colis enveloppé de papier brun. A l'intérieur, une édition originale du Little White Bird signée de la main de son auteur sur une page, une dédicace d'Andrew sur l'autre. Je veux être brûlée avec ce livre lorsque je mourrai. Je rappelle également qu'il m'avait offert sur DVD le contenu de sa base de données et que je n'ai pas encore fini de l'explorer - mais je suis plus douée, heureusement, pour ce genre d'explorations intellectuelles et imaginaires. Les images ci-dessous sont donc celles d'Andrew lorsqu'il se rendit là-bas, plus de 30 ans avant moi. A une différence près : Andrew avait un canot pour s'y rendre et pas moi! Ce qui prouve le bon sens de cet homme.


Je rêvais de cueillir la même bruyère qu'Andrew. Mais il y a loin de la main à l'île et à la bruyère qui pousse entre ses crocs en roc...

L'île de Mary Rose, grosse comme une main d'enfant, est bien plus petite que celle que Barrie décrivit dans sa pièce. Même si nous avions atteint le loch, nous n'aurions pu, sans canot, y poser le pied. Dois-je préciser que je ne sais pas non plus nager ?

Sur la route, nous vîmes un loch avec une île posée qui est, pour moi, comme une soeur de celle qui me restera interdite.



L'île dont s'inspire Brigadoon est située sur l'île de Harris (une île dans une île, à l'infini... mon phantasme...), posée sur un loch, le loch Voshimid - ou Boishimid en gaélique. Grâce à Robert, qui m'avait indiqué quelles étaient les cartes que nous devions acheter
afin de trouver ce lieu magique, nous fûmes en mesure d'emprunter la route idoine en voiture et d'atteindre un sentier pédestre qui devait nous conduire au but, le sentier au bout duquel le loch apparaît. En tout cas, c'est indiqué sur la carte :

[Je scannerai cette portion plus tard...]

Le seul problème était que ce sentier était long d'environ 10 kilomètres. Soit 20 kilomètres à faire à pied, non équipés, sur un chemin caillouteux, boueux, difficile à pratiquer en chaussures vernies (les miennes), et sans moyen d'utiliser nos téléphones en cas de pépin (j'avoue ne pas y avoir pensé dans le feu de l'action). De notre Guest House à cette portion de l'île de Harris, il avait déjà fallu affronter 1h40 de route. Une route à laquelle mon estomac ne résista pas, car je suis malade en voiture comme un chien. Pour M. Golightly, ce fut une partie de plaisir. Comme tous les garçons, il adore les voitures et se rêve pilote de rallye. Il a la conduite nerveuse qui va avec ce rêve...

Dès le départ, M. Golightly était dubitatif, mesurant les difficultés en homme pragmatique et les moyens pour les contourner, mais enthousiaste. Délesté de son fardeau (moi), il aurait atteint le loch, je le sais. Mais je ne voulais pas qu'il fît le chemin seul.

D'où le "c'est dément !" de M. Golightly, lorsque nous empruntâmes le sentier pédestre et lorsqu'il comprit, après un ou deux kilomètres, qu'il devrait... me porter jusqu'au loch à l'aller et au retour. Or, je pèse plus lourd que M. Golightly... C'est ainsi que je renonçai sur le chemin. Mais M. Golightly me promit un retour sur le lieu, un jour, et il tient toujours ses promesses. Or, je ne suis plus sûre de vouloir connaître cette île. Son idée m'est davantage nécessaire que sa présence effective.

En images et en vidéos notre parcours d'aventurier, ci-dessous.

TO BE CONTUINUED...












Le vent, si violent, couvre complètement mes paroles et j'ai le visage tellement gelé que je ne parviens pas à parle comme il faut...


mardi 5 mai 2009
En ce moment, la ville est éventrée ici et là par des travaux.


Un tramway est en construction. C'est sutout dommageable sur Princes Street. Mais ce qui m'a le plus choquée, c'est la cohabitation désastreuse de la noble tradition de monuments très anciens ou de maisons du passé, glorieuses et fières, avec des constructions modernes d'une laideur qui n'en est que plus frappante par contraste. Et ceci est irrémédiable.

L'une des choses qui m'a le plus fait rêver... ce sont les toits de la ville, que je n'ai cessé d'observer et qui m'ont inspiré une histoire...
... et m'ont donné souvenir d'un film que j'avais particulièrement aimé à l'époque...Mais ce qui emporte au-delà de tout mes sentiments ce sont les pierres grises et les légendes qu'elles cachent dans leurs craquelures.

Au restaurant de notre hôtel, j'ai rencontré un Monsieur Holmes (!), qui a étudié pendant trois ans la littérature anglaise et qui était, semble-t-il, admiratif (pourquoi ?) de mon plaisir à lire Shakespeare et Chaucer - celui-ci avec difficultés mais passion - dans le texte. Espiègle, il me raconta une histoire à laquelle je ne crus pas d'abord, mais qui s'avéra véridique : chaque jour, à une heure de l'après-midi, quelque chose se produit dans la ville. Je l'ignorais, ce qui prouvera combien je peux être aveugle (sourde, en l'occurrence) à tout ce qui ne relève pas de ma passion directe pour J. M. Barrie et combien le monde comporte de secrets pour moi.

(Bon anniversaire, Robert !)

Callanish - ou Callernish ou encore Callainn en gaélique semble étymologiquement, d'après mon petit dictionnaire - désigner l'ancienne nouvelle année (le 13 janvier actuel) ou le 31 décembre.
Le site est intéressant car c'est le seul site de ce type à Lewis où les pierres sont disposées en forme de croix chrétienne.
Des légendes nombreuses se rattachent à ce lieu très spécial. Je vous les raconterai peut-être un jour, mais ce ne sera pas aujourd'hui, car la journée a consumé toutes mes forces vitales...





lundi 4 mai 2009
Mon ami anglais, Robert, me supplie de mettre en ligne des vidéos de l'île de Lewis, alors que j'escomptais les télécharger dans l'ordre chronologique de notre voyage... Je m'exécute volontiers, cependant, en présentant les vidéos les moins impressionnantes de Lewis - quoique le ciel à la Friedrich donne ici parfois un aperçu de son velouté violent mais il est encore plus inquiétant lorsque l'on se trouve sur place... Une puissance dionysiaque ! Tous les éléments combattent en ce point du globe.

Cette vidéo réalisée lors de notre arrivée, près de notre merveilleuse Guest House, située dans le village nommé Back, donne le visage le plus paisible de l'île. J'ai projeté un prénom dans le vent, celui d'une personne remarquablement douée et vivante, que j'aime profondément, l'Amie. J'espère que l'écho le lui a rendu. Je crois que oui...


En direction de l'île de Harris, qui est la partie la plus lunaire de cette géographie sauvage.



TO BE CONTINUED...
Aujourd'hui, je vous convie à la visite d'un adorable musée, posé comme par enchantement sur High Street, non loin d'une étonnante boutique, The Nutcraker Christmas Shop. Une visite clin d'oeil qui, je le souhaite, vous donnera envie de vous rendre sur place le découvrir. Imaginez un endroit dévolu entièrement à l'enfance victorienne et édouardienne, mais aussi plus récente. Un délice pour l'imagination et le regard...


J'ai pu admirer une robe de baptême qui ressemble exactement à celle dont la mère-personnage de J. M. Barrie ne cesse de faire l'éloge dans Margaret Ogilvy :


"Elle devint à jamais fragile à partir de cette heure-là et, pendant des mois, elle fut très malade. J’ai entendu dire que la première chose qu’elle exprima fut un vœu, celui de voir la robe de baptême, et elle la regarda longtemps, puis tourna son visage vers le mur. Ceci me laissa penser, tout petit garçon que je fus, que c’était la robe dans laquelle il avait été baptisé. Plus tard, j’appris que nous avions tous été baptisés avec le vêtement, du plus vieux de la famille au plus jeune, que vingt ans séparaient. Des centaines d’autres enfants avaient été baptisés dedans ; de telles robes étaient alors une possession rare et le prêt de la nôtre était l’une des gloires de notre mère. Elle était transportée soigneusement d’une maison à l’autre, comme s’il se fût agi d’un enfant ! Ma mère faisait grand cas de ce vêtement, le défroissait, lui souriait, avant de le mettre dans les bras de ceux à qui il était prêté. Elle siégeait sur notre banc à l’église pour le voir porté avec magnificence (avec quelque chose à l’intérieur !) le long de l’allée en direction de la chaire, quand un frisson d’agitation et d’impatience parcourait l’intérieur de l’église ; nous nous donnions des coups de pied sous le pupitre mais notre visage ne cessait dans le même temps d’exprimer notre piété. Dans l’intervalle, quel que fût le comportement de l’enfant - il pouvait rire sans pudeur ou hurler à la grande honte de sa mère – et quoi que fît le père, tandis qu’il l’élevait, l’air idiot probablement, et s’inclinant au mauvais moment, la robe de baptême, de sa longue expérience les faisait bénéficier et les aidait à se tirer de ce mauvais pas. Quand la robe lui était rendue, elle la prenait dans ses bras, aussi délicatement que possible, comme si elle s’était endormie, puis elle la pressait, sans s’en rendre compte, contre sa poitrine. Il n’y avait rien dans la maison qui lui parlait avec autant d’éloquence que la petite robe. C’était le seul de ses enfants qui demeurait toujours un bébé. Et elle ne l’avait pas cousue elle-même, ce qui à mes yeux était une chose bien merveilleuse, car elle semblait avoir fabriqué elle-même toutes les autres choses. Tous les vêtements dans la maison étaient nés de ses mains et vous ne la connaissez pas du tout si vous pensez qu’ils étaient démodés. Elle les transformait et leur donnait une allure nouvelle. Elle les reprisait et leur offrait une autre vie. Puis, elle les persuadait par la ruse de se transformer en autre chose pour la dernière fois. Ensuite, elle les élargissait et les reprenait de nouveau, en posant un nouveau galon, après quoi elle ajoutait un morceau de tissu dans le dos, et ainsi le vêtement passait d’un membre de la famille à un autre, jusqu’au plus jeune. Et, alors même que nous en avions fini avec eux, ils réapparaissaient sous une autre forme. À la mode ! Je dois revenir sur ce sujet. Aucune femme n’avait un œil pareil : elle ne possédait aucune gravure de mode ; elle n’en avait nul besoin. La femme du pasteur (une cape), les filles du banquier (la nouvelle manche) : elles n’avaient qu’à passer une seule fois devant notre fenêtre, et le scalp, si je puis m’exprimer ainsi, était entre les mains de ma mère. Regardez-la se précipiter, les ciseaux en main, un fil dans la bouche, en direction des tiroirs où les vêtements du dimanche de ses filles sont rangés ! Ou bien allez à l’église dimanche prochain et regardez certaine famille qui y pénètre en file indienne : le garçon lève ses jambes assez haut pour faire le fier et montrer ses nouvelles bottines, mais tous les autres demeurent discrets, spécialement la timide petite femme à l’air si peu perspicace qui se tient en arrière. Si vous étiez à la place de la femme du pasteur ce jour-ci ou à celle des filles du banquier, vous auriez un choc ! Mais elle a acheté la robe de baptême et, quand j’avais coutume de lui en demander la raison, elle rayonnait et paraissait réfléchir, puis répondait qu’elle voulait être une fois dans sa vie dispendieuse ! Et elle me dit, sans cesser de sourire, que plus une femme avait tendance à coudre et à fabriquer les choses elle-même plus grand et ardent était son désir ensuite de se précipiter dans un magasin et « de faire des folies ». La robe de baptême, avec ses volants pathétiques, a plus d’un demi-siècle maintenant et elle commence à se faner un peu, à la manière d’une pâquerette dont le temps est passé, mais elle est conservée avec autant d’affection qu’autrefois. Je l’ai vue en exercice, à nouveau, l’autre jour." (notre traduction)

Sans omettre Punch et Judy, héros célèbres, dont le même J. M. Barrie réinvente, si l'on peut dire, les aventures dans Le Petit Oiseau blanc. Une notice nous informe que, de nos jours, ces personnages n'ont plus de succès auprès des enfants car ils sont trop... violents ! Incroyable lorsque l'on songe à toute la violence, non cathartique, bel et bien gratuite, qui abreuve dès le biberon les enfants de notre siècle.








De cette visite, je ramènerai ces modeste trésors - mais il n'est point de modestes joies - qui embaument de parfum suranné mon home...



dimanche 3 mai 2009


De retour dans mon univers, après un assez long voyage, l'esprit gorgé de pensées glorieuses, il me reste beaucoup à faire (des idées neuves à mettre dans mon travail de fiction – du sang frais à lui incorporer –, beaucoup de réflexions à ordonner et des tas de travaux en retard) avant d'avoir le loisir d'encoder mes silly videos, où le son est souvent inaudible à cause du vent (il souffle plus fort qu'à Haworth ! Diantre !), où les images sont aussi mouvantes et saccadées que mon rythme cardiaque, où ma figure est défaite par trop d'émotions violentes, mais je le ferai un peu chaque jour jusqu'à "épuisement du stock".
L'Écosse n'est pas déjà un souvenir pour moi, puisque j'y retournerai dès que possible, et probablement cet été pour visiter Inverness (il paraît même qu'il y a là-bas un excellent cuisinier dont j'ai envie de faire la connaissance...), le Loch Ness, et surtout l'île de Skye et ses alentours (les Hébrides intérieures cette fois-ci, puisque nous avons simplement exploré les Hébrides extérieures lors du voyage que je suis en train de relater en ce moment par bribes).
Je commencerai par le commencement ce récit, et par conséquent par Édimbourg, une ville qui a des teintes d'automne même au printemps ou en été,

peut-être à cause de la couleur de ses pierres grises, si caractéristiques de l'Écosse que je connais, qui donnent une ombre à chaque luminosité, peut-être à cause du soleil voilé qui poudre de mordoré chaque fragment de la ville.
Lorsque j'ai vu les pointes de ces grilles j'ai évidemment pensé à la triste fin du héros de Barrie, Tommy, qui meurt empalé sur l'une d'entre elles...
Toujours scintille dans la ville quelque chose d'inattendu, toujours craquelle la surprise sous le vernis du prévisible. Comme ces closes (passages) si pittoresques qui me rappellent certaines traverses de Venise.







C'est par l'un de ces closes que l'on trouve le fameux Musée des écrivains, (The Writers' Museum) tout à la gloire de Burns, Scott et Stevenson. Un endroit charmant, où l'on peut admirer, entre autres, les bottes que portait Stevenson à Samoa ! Il y a des dizaines et des dizaines d'effets personnels des gloires littéraires susnommées.

J'ai aimé Édimbourg. Beaucoup. Pourtant, c'est une ville que l'on aime par degrés, me semble-t-il, et je suis un être de l'instantané, de l'immédiat, vorace de l'instant, impatiente, brutale même. Une émotion à rebours. Est-ce simplement subjectif ? En tout cas, ce fut ce que je ressentis et je crois être très sensible aux lieux, aux bruits, aux couleurs, aux odeurs. L'intellect vient toujours en second chez moi, à la traîne des sens et de l'imagination. Aucune fulgurance physique lorsque je me retrouvai face à la ville souveraine, comme lorsque le voyageur rencontre pour la première fois Venise ou New York, par exemple, mais plutôt l'acceptation muette d'une certaine rigueur ou sévérité dans la mise qui m'imposa un retrait contemplatif. L'amour vint ensuite, par insinuations progressives, comme une marée qui inlassablement vient vous lécher, vous frotter, vous éroder et détacher de vous, parcelle par parcelle, votre réserve, pour mettre à nu la sensibilité dépouillée de tous ses travestissements. Aucune forfanterie ne pare Édimbourg, mais avec quelle fierté elle vous regarde ! Vous baissez alors le regard sur ses pavés. Puis, vous relevez timidement la tête pour être égayé soudain par quelque détail moderne ou passé.
Ma première visite à Edimbourg, ou mon premier souci, me conduisit naturellement à l'endroit où vécut J. M. Barrie de 19 à 22 ans : 3 Great King Street. Une plaque indique le lieu. C'est un quartier résidentiel qui semble très aisé de nos jours.



(Je porte une jolie broche Chaperon Rouge sur mon pull : clin d'oeil à qui se reconnaîtra... Et une broche orne mon imperméable guimauve, acquise chez Laetitia qui fait des merveilles, à qui je rends hommage ici pour son merveilleux travail. Je lui suis redevable d'un superbe Hook en papier mâché. Je signale une de ses expositions à Paris en mai. Vous verrez mieux cette broche-ci sur d'autres vidéos ou photos. Ici, elle est cachée par mon col...)




Mais la porte d'entrée de mon voyage est peut-être le Monument Scott, et pas seulement parce que j'admire grandement cet auteur - il me reste beaucoup à lire de lui en anglais.




(Notre majestueux hôtel, choisi par mes soins parce qu'il s'est installé dans les anciens locaux du journal The Scotsman, pour lequel Barrie écrivit, lorsqu'il était jeune.)




Le premier jour, nous avons fait approximativement, Edinburgh Castle compris, une vingtaine de kilomètres (à pied - sigh !) d'après M. Golightly, et je ne m'en suis jamais remise, car je suis d'une faible constitution physique, comme la suite vous l'apprendra. Nos pas nous ont conduits à divers endroits de la ville que j'avais épinglés sur ma cartes des semaines auparavant, comme autant de bonheurs anticipés.
Un tropisme nous conduisit ici et là, dans une flânerie qui comportait peu d'improvisation, celle-ci viendrait plus tard. Du côté de chez Stevenson...

8 Howard Place. Son lieu de naissance, autrefois musée, aujourd'hui habitat privé. J'aime penser l'enfance des grands écrivains. Et l'enfance de Stevenson me fascine (souvenez-vous de son Baby Book). Je pourrais, une autre fois, muni de ce livre trouvé au Writers' Museum,


traverser Edimbourg en sa compagnie. Le 17 Heriot Row, où il vécut longtemps, attirera notre attention lorsque nous reviendrons à cette ville. Il y vécut plus longtemps et en conçut des souvenirs (Cf. Memoirs of Himself, 1880, Tusilata Edition). Aujourd'hui, la maison appartient à des particuliers et est reconvertie en Guest House.

Nous rendîmes aussi un irrévérencieux hommage à Doyle, que j'évoque souvent ici sur le ton de la camaraderie, alors qu'il faudrait en parler plus sérieusement...



Nous fîmes également halte à Castle Street, au 10 (désormais une banque)


et au 32,


où vécurent respectivement les Shelley (Harriet et non Mary) et Kenneth Grahame, pour finir par traquer l'ombre de l'inspecteur Rebus à l'Oxford Bar.


A SUIVRE...

***Petite note : à l'aéroport, je suis tombé nez à nez (en vérité, je ne peux pas m'empêcher de fouiner dans les endroits où il y a des livres, donc le hasard a peu de chances de n'être point mâtiné de certaine nécessité) avec un livre que j'ai commencé à lire dans l'avion du retour - afin de ne pas penser que j'étais dans un avion - et je me dois de vous en parler car je le trouve tout à fait délicieux. C'est assez rare qu'un petit livre de la sorte produise en moi un tel effet. Il s'agit de ce livre-ci :

Il est magnifiquement bien écrit dans sa simplicité. Ce n'est pas un grand livre (d'un point de vue du style ou de l'ambition littéraire), mais c'est un livre précieux, ô combien, qui vous parlera de l'essentiel, qui tient souvent à des choses si ténues que l'on ne peut les dire. Mais l'auteur, lui, a ce pouvoir. Je ne dis rien de plus. Après recherches, je découvre qu'il a été traduit en français chez Actes Sud.***

[Merci Jean-Christophe pour la magnifique carte trouvée à mon retour. ]

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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