dimanche 27 juillet 2008
Un remords violent de ne pas avoir signalé la ressortie de ce film, à Paris, ici et là en province, mais dans trop peu de salles... C'est évidemment un film essentiel consacré à un génie d'homme, à un personnage tragique, parfois pathétique, fragile jusqu'à la cassure et divin. C'est en pensant à lui que l'idée que le destin n'est que notre caractère prend tout son sens.
Cet extrait, en particulier, je choisis. Chet avait composé une berceuse à la naissance d'un fils qu'il n'a pas revu depuis... Quelle importance ? On ne devrait jamais mettre au monde des enfants. C'est un crime. On ne devrait jamais naître au monde soi-même. C'est un péché que d'exister. Mais, comme le dit Silène à Midas : "Race éphémère et misérable, enfant du hasard et de la peine, pourquoi me forces-tu à te révéler ce qu'il vaudrait mieux pour toi ne pas entendre ? Ce que tu dois préférer à tout, c'est pour toi hors d'atteinte : c'est de n'être pas né, de ne pas être, d'être néant." (Nietzsche, Naissance de la tragédie, 3 - trad. dans la coll. Bouquins) Vous voyez, tout ceci (la tremblante figure de Chet Baker et la solidité, impossible et nécessaire, de son génie) est lié, malgré les apparences, peut-être, à mon précédent billet, où j'évoquais le livre de Patrick Declerck, nietzschéen, célinien, pourfendeur de tout espoir* et, pourtant, plus vivant que la plupart d'entre nous. Justement, parce qu'il ne tient plus tant que ça à la vie. Cela n'empêche pas la révolte, n'est-ce pas ? C'est beau un homme révolté qui sait parfaitement, sans l'ombre d'un doute, que rien ne sert à rien, pas même ses mots. Son livre ne plaira pas aux valétudinaires de l'existence, qui se nourrissent comme des porcs à la religion, à la famille, à la vertu ou à n'importe quelle valeur qui ne soit pas un peu tricheuse et bigleuse.
Brisons les illusions de ce petit monde sur lequel nous sommes collés comme un insecte sur la vitre. Au-delà de cette dépossession de la forme et de la structure, nous trouverons peut-être le respect de nous-mêmes. Je n'en suis pas encore là : je crois encore en l'amour et en l'art, comme une forcenée ou une désespérée. Je suis une enfant qui joue à la marelle dans mes entre-deux. C'est pour cette raison que je ne tombe pas encore dans le vide, en sautant d'une fenêtre. Attendre. Cela finira mal, tout finit mal. *"L'espoir est la fellation de la métaphysique. Or j'avale pas. Jamais. Plutôt crever !..." (p. 202) Deux extraits de ce disque à écouter, mes préférés :
chet chet Revue critique de cet album ici.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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