dimanche 1 avril 2007
[Affiche du film de George Cukor, 1964, avec audrey Hepburn et Rex Harrison]


[Le premier film qui date, lui, de 1938 d'Anthony Asquith et de Leslie Howard, avec dans les rôles principaux Leslie Howard et Wendy Hiller]

Extrait du premier film cité :

 

Je me suis prise, un instant, pour Eliza Doolittle,



lorsque j'ai visité Covent Garden, encouragés que nous fûmes par Robert à nous délecter de l'endroit.
Dieu merci, moi, j'ai épousé mon Pygmalion. Beaucoup semblent avoir oublié que la fin écrite par ce vieux grincheux de Shaw n'est pas celle attendue par le public. Volonté qui ne fut pas respectée ni par les films ni par la comédie musicale. Et l'auteur de s'expliquer dans une sorte de postface à sa pièce sur son choix de séparer les deux destins.
"This being the state of human affairs, what is Eliza fairly sure to do when she is placed between Freddy and Higgins? Will she look forward to a lifetime of fetching Higgins's slippers or to a lifetime of Freddy fetching hers? There can be no doubt about the answer. Unless Freddy is biologically repulsive to her, and Higgins biologically attractive to a degree that overwhelms all her other instincts, she will, if she marries either of them, marry Freddy. And that is just what Eliza did."
Eliza épouse donc Freddy parce qu'elle aura le dessus sur lui ? Mauvais choix (et analyse psychologique biaisée de Shaw) selon moi. Elle va s'ennuyer.

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Catégorie :
[Façade du Palace Theater]





Je ne pouvais décidément pas refermer l'album londonien sans glisser un clin d'oeil en direction de mon ami Robert et de son épouse Sue, qui nous ont conviés à un spectacle hilarant,


comme seuls Londres ou Broadway sont capables d'en monter. A Paris, les comédies musicales sont grotesques et minables. Tant mieux ! Dans bien des domaines, les français ne méritent que du son et une sacrée avoinée. Ici, comme peut-être ailleurs, on ne peut plus rire de rien, surtout pas de certaines religions et encore moins se gausser de certaines préférences sans être accusés de racisme, de fascisme, d'avoir l'esprit à l'extrême-droite, etc. Le plus sage est de fermer sa gueule avec une fermeture éclair et un cadenas. La morale change d'habits au gré des situations. C'est un caméléon et un thuriféraire. Je parle bien entendu de la fausse morale, celle qui sévit dans la manifestation publique et qui recouvre les bas instincts privés.

Lorsqu'il s'agit de prendre fait et cause pour un assassin - que l'on nommera au mieux un "dissident", "un révolutionnaire", ou mieux encore, je fais confiance à tous ces gens - en cavale, vous pouvez compter sur certaine coterie bien pensante pour hurler avec les loups gras et rebondis. Hélas, ce ne sont pas les loups des contes de fées, mais bien des mercenaires, dévoués à des idées haineuses. Leurs mains sont ensanglantées mais vous trouverez toujours un écrivain, un pseudo-philosophe (avoir une maîtrise de philosophie n'a jamais délivré un titre de philosophe à personne, ce n'est pas non plus une indulgence signée pour tenir des discours criminels). Lire, à ce sujet, l'article sensé de Max Gallo dans le "Figaro Magazine" en date de cette semaine, "La fascination pour le terrorisme perdure au sein de notre élite." Vous savez bien que je ne fais pas de politique. Je vous ai déjà dit que parler de cul, de fric ou de politique ne m'intéresse pas.
Je suis trop misanthrope pour me soucier de la marche du monde, qui n'a pas besoin de moi pour sombrer, chaque jour davantage, dans l'obscurantisme (un "miracle" est à la une des journaux !), la haine et la connerie.
Tout ceci est franchement émétisant. Ainsi va notre monde que l'on ose à peine nommer de crainte du procès ou du lynchage public. Vous voyez : je ne cite personne ; je me contente d'arabesques ; je me vautre dans l'allusion. Je prends soin de ma petite personne.
Cela dépasse la crainte des coups ou le confort de l'hypocrisie quotidienne, pour laquelle certains sont plus doués que d'autres. La France n'est pas le seul pays. La Warner a supprimé, il y a deux ou trois ans, certains dessins animés de Tex Avery sous prétexte de respect et de dignité à l'égard des noirs (devrais-je dire "black" ou "personnes de couleur" pour prouver que je ne suis pas raciste ? Suis-je, moi-même, blanche ou de profil caucasien ? ). Comment accepter tant d'aveuglement et de bêtise ? Bientôt, on censurera Le marchand de Venise de Shakespeare et d'autres oeuvres littéraires sous prétexte que des usuriers y sont présents. A-t-on oublié que les autres ne pouvaient être usuriers, à cette époque, puisque leur religion ne le permettait pas ? Est-ce cela signifie que l'on est raciste et que Shakespeare était un fasciste (mot employé à tort et à travers) ?
Le racisme s'enracine loin et profond lorsque l'on oblige les gens à ne pas employer certains mots, lorsque l'on soupçonne son prochain de penser mal, lorsque l'on introduit une orthodoxie dans le langage et la pensée. Nous devons traiter autrui comme nous-mêmes, dans l'idéal, car il n'en va jamais ainsi puisque nous nous préférons toujours. Cependant, l'inégalité, même si elle procède d'un désir de "discrimination positive", est en soi l'entérinement du racisme. Ce paradoxe absolu qui consiste à être raciste, à favoriser une distance entre les êtres, en désirant combattre ces vils penchants, peu de politiques ou de citoyens semblent le relever ou même le comprendre. De même, cette notion imbécile de "parité" dont on a nous a gavés. Être une femme ou un homme ne confère aucune once de plus-value. Les hommes et les femmes ne sont pas égaux ; ils sont différents.
Qu'y a-t-il de plus beau dans l'univers que la différence ? Mais la différence n'est pas discrimination.
Combattre le racisme, la discrimination, la haine, ce n'est pas faire une gentille loi, c'est agir individuellement, dans le repli de sa conscience morale, dans la charité (l'agapè) que l'on doit au prochain. Nous sommes tous des êtres singuliers. Les meilleurs d'entre nous, en tout cas. Il n'est, hélas, de discrimination que négative.
Dans le même temps, personne ne s'offusque que des pédophiles notoires publient des romans ou des journaux de leurs crimes - car, dans le cas précis, il s'agit bien d'actes pervers, qui détruisent des enfants (mineurs dans leur esprit et dans leur corps) qui ont eu la malchance de naître à Manille, par exemple.
Le politiquement correct sévit partout. Y compris sur les blogs, puisqu'il est de bon d'afficher que l'on aime son prochain, qu'on le révère. Flattons dans le sens du poil ! Même mon chien y trouverait à redire car il me mord lorsque je suis trop câline. On irait bien, sans précautions particulières, jusqu'à lui lécher le cul si l'on était assuré d'y trouver quelques lecteurs de plus. Nous en connaissons tous qui procèdent ainsi. Soyez vigilants. C'est plus facile à attraper que la scarlatine ou les oreillons (que vous ayez ou non des couilles, c'est dangereux). Je me demande même si, depuis tout à l'heure, je ne suis pas atteinte de ce mal et si ce billet n'est pas politiquement correct ! Je commence à souffrir d'érythème.


Mais là n'est pas la question, car j'avais envie de parler de ce spectacle pythonesque avec lequel je vous ai alléchés. Spamalot (extraits vidéo ici)



[Une image du somptueux décor]

est une variation sur Monty Python and the Holy Grail mais l'on retrouve aussi quelques séances de Monty Python's Life of Brian.
Petite chanson que je dédie à tous les grincheux de l'existence :
spamalot

Le mythe et les légendes arthuriennes (chers à mon coeur), ainsi que le diktat du politiquement correct (je me demande sincèrement si certaines scènes pourraient être montrées à Paris sans un risque de procès), sont mis à mal pour notre plus grand plaisir. Tous les membres de la clique Monty Python n'ont pas apprécié de la même manière ce spectacle qui reprend leur univers. Je me suis laissée dire que Terry Gilliam et Terry Jones n'avaient pas adoré. Néanmoins, j'ai fort apprécié l'irrévérence de certaines scènes et le dynamisme exacerbé de chacun des acteurs. En ce qui me concerne, je n'ai pas été lésée : j'ai reconnu leur ironie et leur humour décalé et je n'ai pas eu le sentiment d'une trahison, bien au contraire. Eric Idle a écrit le livret de la pièce, ce qui est un petit gage d'authenticité. Mike Nichols en personne a dirigé les acteurs.
J'ai compris la quasi-totalité du spectacle - ce qui prouve indubitablement que les acteurs articulent correctement - mais je sais que certaines références fines m'ont glissé entre les deux oreilles. Si vous avez l'occasion d'assister à ce spectacle, n'hésitez pas.

Le rire est ce qui nous sauvera tous et, d'abord, de nous-mêmes.


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