dimanche 25 mars 2007
Je vous raconterai tout. Peut-être dès demain, si j'en ai la possibilité matérielle. J'ai une quantité de photographies et de vidéos inimaginable. Mon séjour de quatre jours fut un enchantement. Malgré la rapidité de ce voyage, j'ai vécu des moments intenses et une dilatation spatio-temporelle m'a permis de semer tous les cailloux qui étaient dans ma poche et d'en ramasser quelques-uns... et pas des moindres ! Définitivement, je crois que la chance est une déesse qu'il faut aguicher.
Mais je dois vous avouer que ce vendredi 23 mars 2007 demeurera l'un des plus beaux jours de ma vie depuis ma naissance et pas seulement parce que je me suis assise avec l'homme que j'aime dans le salon de l'ancienne maison de James Matthew Barrie. Oui, vous avez parfaitement lu. Miraculeusement, j'ai pu pénétrer dans cette maison. J'ai vécu une "terrible aventure" que je n'attendais pas et je suis persuadée que Jamie a guidé cet événement. Mais ce n'est qu'un épisode merveilleux de ce vendredi particulier. D'autres bonheurs me furent offerts.
J'ai rencontré mon ami Robert Greenham, auteur d'un magnifique petit livre en rapport avec Barrie, ainsi que sa merveilleuse épouse, Sue. Nous nous écrivons quotidiennement depuis longtemps et nous nous sommes enfin trouvés face à face. Etrangement, j'avais l'impression de le connaître depuis toujours.

Je cheminais, main dans la main, avec mon Amour de mari, dans ce lieu barrien par excellence, royaume des fées et de mes pensées les plus délicates. Robert, qui est un émule de Sherlock Holmes, nous a montré la voie et nous avons trouvé les "tombes" de Barrie dans les Jardins de Kensington.

Les fameuses "tombes"auprès desquelles Andrew Birkin, LE spécialiste de Barrie, un homme pour qui j'éprouve une profonde amitié et un respect sans limite, qui a toujours été adorable avec moi, a posé. Cette photographie est l'une de celles que je préfère.
Voir, toucher (embrasser, je le confesse) ces petites pierres était presque irréel.
Je crois bien que ma joie m'a propulsée à quelques mètres du sol, en direction des cieux. Positivement, je sautais et hurlais comme une folle.
Un écureuil m'a suivie pendant toute ma promenade. Ce n'était pas un écureuil "normal". Je vous raconterai aussi cela. Faites-moi penser à vous parler du fantôme de Barrie. Je fais un noeud à mon mouchoir au cas où...

"Mais vous ne devez pas penser que, parce que quelque part parmi les arbres la petite maison scintille, il est une chose sage de demeurer dans les Jardins après l’Heure de la Fermeture. Si les méchantes fées parmi les fées se trouvent être de sortie cette nuit-là, elles vous blesseront à coup sûr. Et, même si elles n’étaient pas là, vous pourriez périr de froid et de peur, avant que Peter ne vînt à vous. Il est arrivé trop tard plusieurs fois et, quand il voit qu’il est trop tard, il court sur ses pas jusqu’au Nid de Grive pour ramener sa pagaie, dont Maimie lui a expliqué le véritable usage. Il creuse une tombe pour l’enfant, érige une petite pierre tombale et grave dessus les initiales du pauvre enfant. Il agit ainsi, car il pense imiter les authentiques petits garçons. Vous remarquez que les petites pierres vont toujours par pair. Il les édifie en double parce qu’il lui semble qu’elles sont moins seules ainsi. Je pense qu’on ne peut rien voir de plus émouvant dans les Jardins que ces deux pierres tombales, côte à côte, celle de Walter Stephen Matthews et celle de Phoebe Phelps. Elles se tiennent l’une près de l’autre, à l’endroit même où les paroisses de Westminster Saint Mary et celle de Paddington se croisent. Ici, Peter trouva les deux bébés, qui étaient tombés sans qu’on le remarquât de leur landaus : Phoebe âgée de treize mois et Walter, probablement encore plus jeune, car Peter semble avoir omis, par délicatesse, de mettre un âge sur la pierre. Elles reposent côte à côte, et on peut lire ces simples inscriptions :

David, quelquefois, dépose des fleurs blanches sur ces deux innocentes tombes."


[Photographies de Robert Greenham]
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  • Correction en date du 7 mai 2007 : nous avons compris notre erreur, rétrospectivement. Nous nous sommes trompés de "pierres tombales" ! Mais, sur l'une des pierres, sont gravées les initiales P.P., comme Peter Pan ou Phoebe Phelps. N'est-ce pas diabolique ? L'erreur était permise et le rêve de les retrouver reste ouvert pour moi dans ses grandes largeurs. Il n'est pas bon de réaliser tous ses désirs. Ceci n'est pas une vague formule de consolation mais mon intime conviction. La prochaine fois que j'irai à Londres, je les trouverai et je me rendrai également au cimetières des animaux... Et ma joie ce jour-là était réelle. Ce qui importe, c'est ce que l'on insuffle à ce que l'on vit bien davantage que les stricts faits.

    Regardez cette ancienne vidéo d'Andrew Birkin, avec son fils Anno :
    J'ai les larmes aux yeux en les regardant tous les deux.
    Je connaissais et la vidéo et Lost Boys, je n'aurais pas dû me tromper.
    Mais mes yeux voient souvent ce qu'ils ont envie de voir. Je ne m'en plains pas...
    Le make-believe.

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