Charles Palliser est l'auteur d'un chef-d'oeuvre qui m'a rendu folle : Le quinconce, Ed. Phébus. Cinq volumes, comme son nom l'indique, qui ne viendront pas nécessairement à bout de l'énigme - des énigmes - mise(s) en scène dans cette histoire. Palliser est un écrivain vicieux et doué. Impossible d'avoir une lecture passive en lisant ces livres. Plus intrigant que Wilkie Collins (que j'adore) et Agatha Christie (que j'adore) réunis, Palliser a écrit un livre parfait, car c'est un livre que la lecture ne peut épuiser (je disais cela de ce livre-ci également, mais différemment). Il faut le lire et le relire sans cesse. C'est un livre policier, si l'on veut. Mais c'est plus que ça. C'est un livre mystérieux et un mystère ne peut se dire... Chut ! L'histoire se passe pendant la période victorienne - ma préférée - et le héros est un jeune garçon à qui on cache ses origines. Sa mère tient un journal. Leur vie est en jeu. Est-il ou non l'héritier d'un immense domaine? Qui sont ses alliés? Qui sont ses ennemis? Quel est ce secret si horrible qu'on lui dissimule? Aucune de mes questions ne peut circonscrire la trame de l'histoire et ses enjeux. Il faut le lire et se faire une opinion. Le début est un peu lent, mais tout prend son sens très vite. Impossible d'arrêter la lecture. Vous êtes prévenus: si vous commencez à lire, vous serez pris au piège et un danger vous attend. Je ne vous dis pas lequel.

Le Quinconce comprend :
L'Héritage de John Huffam
Les Faubourgs de l'enfer
Le Destin de Mary
La Clé introuvable

Le secret des cinq roses


Quatrième de couverture :
Ce roman en cinq épisodes qui fut l'un des succès des années 90 a marqué avec éclat le retour de l'imaginaire dans la fiction. Charles Palliser, un Américain devenu plus anglais que les Anglais, aura mis douze ans à bâtir son intrigue, en prenant ses références chez Dickens et surtout chez Wilkie Collins - mais en les pervertissant de façon assez diabolique : jamais peut-être dans l'histoire du roman on n'avait inventé des personnages de " méchants " d'une noirceur aussi terrifiante. Dans l'Angleterre du début du XIXe siècle, le petit John Huffam, élevé dans un village perdu, ne tarde pas à découvrir la cruauté qui fonde les castes sociales et qui déchire les êtres. A l'occasion d'une rencontre avec une gamine de son âge, il croit comprendre que sa mère, pauvre parmi les pauvres, est mystérieusement apparentée aux châtelains de l'endroit : un secret qu'il vaut mieux ne pas trop creuser si l'on veut avoir la paix. Ce secret, John consacrera sa vie à l'élucider.


Mon auteur préféré, dans le domaine du Noir, est William Irish, celui qui a écrit les meilleurs romans noirs ou blêmes, que les amateurs d'Hitchcock (Fenêtre sur cour) et Truffaut (La mariée était en noir, La Sirène du Mississippi) ou encore Siodmak (Lady Fantôme) connaissent bien.
Hitchcock s'est inspiré d'une anecdote relative à la vie de William Irish pour créer le personnage de Norman Bates. L'écrivain vivait avec sa mère après un divorce. Quand celle-ci est morte, il n'a pas déclaré pas le décès immédiatement, préférant rester enfermé plusieurs jours avec elle dans leur chambre d'hôtel....
Je conseille fortement l'achat de ce volume, paru chez Omnibus et dont je laisse une photo dans ce billet. J'essaie de rassembler la plupart des romans et des nouvelles de cet auteur et je suis fana des Editions Presse de la Cité, collection "Un Mystère" avec le petit éléphant en guise de sigle.
J'ai adoré de lui, par exemple, Les yeux de la nuit. Le héros de l'histoire sauve une jeune fille qui tente, une nuit, de se suicider. Il cherche à comprendre les motifs de son acte. Celle-ci accepte de lui raconter son étrange histoire. Elle est au désespoir car un voyant a annoncé à son père sa mort prochaine : il lui a donné le jour et l'heure de sa mort et la manière dont il doit mourir : dans la gueule d'un lion. Les prévisions de cet homme se sont toujours révélées vraies auparavant et son père a profité de la véracité de ces dernières maintes fois. Il a donc toutes les raisons de le croire. Nous sommes dans le cadre classique d'une tragédie où le Destin (ou le Fatum) a inscrit dans le futur les événements que nul ne peut éviter ou modifier. Pourtant, le héros et la fille du futur mort vont tout tenter pour protéger l'homme, car le protagoniste principal est un homme de raison qui sait bien que rien n'est écrit et que le Destin n'existe pas. Est-ce aussi sûr ? Comment expliquer ce qui paraît inexplicable ?
Ce roman est un chef-d'oeuvre de suspense et d'angoisse. La fin est digne des attentes légitimes du lecteur. Un très grand livre. Une leçon d'écriture et de maîtrise. C'est par ce livre que je suis entrée dans les histoires de M. Irish.




















Vous trouverez quasiment tout ce que vous cherchez - et même ce que vous ne cherchez pas ! - dans cette encyclopédie portative consacrée à ce genre parfois mal aimé qu'est le policier : des origines jusqu'à nos jours, l'ouvrage est divisé par ordre alphabétique et les entrées correspondent soit au nom de l'auteur, soit au nom du personnage, soit encore par sous-genres, etc. Il y est même question des séries télévisées adaptées de romans et de littératures connexes. J'aime me perdre dans ces deux gros volumes de presque mille pages chacun. Les articles sont précis, concis et parfois truffés d'annecdotes et de précisions plaisantes. Il se lit avec plaisir. Cette oeuvre est accessible au plus grand nombre sans jamais, néanmoins, se départir d'une exigence de sérieux et d'érudition (de bon aloi, sans pédantisme aucun). Le feuilleter équivaut à vous filer une fringale de lectures inextinguible.

Seul bémol : le prix. 100 euros pour les deux volumes. Mais, eu égard au contenu, ce n'est pas du vol. Les photographies sont en noir et blanc imprimées. Il est, semble-t-il, épuisé dans certaines boutiques, bien que sa parution soit relativement récente.
Suite à un commentaire d'Enro au sujet de mes lectures (nous sommes en pleine intertextualité !), j'ai découvert l'intéressante hypothèse qu'il développe. Je lui ai répondu ceci :
Je n'avais jamais songé à ces mécanismes, plus ou moins conscients, qui animent mon goût A PRIORI et A POSTERIORI pour certains livres, mais force est de constater qu'effectivement certains mots me rendent tels ou tels livres absolument irrésistibles. Idée excitante, qui me donne envie de recencer mes propres mots-réflexes !!!! Tu as déjà découvert mon inclinaison fatale pour l'intertextualité. Je sais instinctivement que le mot "victorien" et ses déclinaisaons dans un titre agit sur moi comme un aimant. Idem pour certains noms propres liés à la période victorienne ! Je vais réfléchir à tout ça en flânant "dans" mes bibliothèques. Connais-tu Une histoire de la lecture d'Alberto Manguel ? C'est un livre sans fond où tu te noies pour le plaisir. J'ai découvert cet auteur grâce à ce livre... et à cause d'un mot du titre : "lecture" ! Evidemment, ensuite, ce fut sans fin, car il m'a ouvert d'autres portes...
Tout ceci m'a plongée dans une transe inexplicable et je m'en vais explorer mes rayonnages (12 bibliothèques à sonder) afin de mettre à jour les terminaisons nerveuses de mes habitudes de lecture. Je viens de me rendre compte, avec effroi, que cela s'applique également à ma collection de DVD !
Il n'y a pas de raison que ce processus s'arrête ici...

"Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. Rien."

Sans Louis-Ferdinand Céline, je serais morte.
Mon propos peut paraître abrupte, il l'est certainement, mais je suis ainsi.
Avec le Voyage, je tenais ma rédemption entre les mains. Je ne me sépare presque jamais de ce livre (même si je lui préfère, bizarrement, sa "suite", Mort à crédit). Longtemps, je l'ai porté comme un enfant mort, dans mon sac à main. Je le berçais. C'était un talisman, une promesse contre l'ennui des autres, du monde. Un antidote à moi-même.
J'ai lu Voyage au bout de la nuit à 17 ans et je ne m'en suis jamais remise. Jamais. J'ai, ensuite, lu la majeure partie de son oeuvre, y compris ses lettres, y compris les pamphlets. J'aime Céline tout entier et je me moque de tout ce qu'on pourra dire de lui, au sujet de son délire, de ses mauvais penchants, etc. De toute façon, ceux qui en parlent avec le plus de férocité sont ceux qui ne l'ont pas lu et qui sont incapables de le comprendre. Je m'en moque parce que Céline, héritier de Rabelais et de Zola, est le plus grand écrivain au monde pour moi.
Qui n'aime pas Céline ne peut être aimé de moi.
Louis-Ferdinand Céline versus Louis-Ferdinand Destouches, le médecin de Meudon. Lucette Almanzor, sa femme, qui avait fait graver les premiers chiffres de son année de mort (19-) sur leur tombeau commun, après la mort de son génie d'époux, et qui, Dieu merci, est toujours en vie, Elizabeth Craig, la dédicataire du Voyage, Bébert le chat... Tant de choses qui me font penser à lui. Tant de mots qui se sont déposés dans mon esprit.

"Il dormait comme tout le monde. Il avait l'air bien ordinaire. Ce serait pourtant pas si bête s'il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants."

"Décidément, je me découvrais beaucoup plus de goût à empêcher Bébert de mourir qu'un adulte. On n'est jamais très mécontent qu'un adulte s'en aille, ça fait toujours une vache de moins sur terre, qu'on se dit, tandis que pour un enfant, c'est tout de même moins sûr. Il y a l'avenir."

"On se trompe peut-être toujours quand il s'agit de juger du coeur des autres."

"A mesure qu’on reste dans un endroit, les choses et les gens se débraillent, pourrissent et se mettent à puer tout exprès pour vous."

"C'est peut etre ca qu'on cherche a travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-meme avant de mourir"

Les roses du Pays d'Hiver

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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